Disons-le tout simplement. Nous sommes heureux, et
même un peu fiers, que la nouvelle dirigeante de la CGT ait accepté de
donner sa première grande
interview à l’Humanité. Les rapports entre le journal de
Jaurès et le syndicat sont ancrés dans l’histoire du pays. Ils furent jadis,
lorsque le journal était l’organe central du PCF et que les dirigeants du
syndicat étaient membres du bureau politique, d’une nature un peu
mécanique. Ces temps sont révolus. Mais oui, il y a toujours eu entre
le journal et la CGT des relations de confiance, de partage d’idées et de
luttes, de perspectives de progrès social et sociétal. C’est d’ailleurs dans
ces conditions que Sophie Binet avait accepté, il y a déjà quelques mois, de
tenir en toute indépendance et liberté de plume une chronique hebdomadaire
dans l’Humanité magazine. Elle s’arrête, bien sûr, avec cette
nouvelle responsabilité. Avec l’événement, n’hésitons pas à le dire, que
constitue l’élection inédite d’une femme, jeune et cadre, forte de l’expérience
de grandes luttes de la jeunesse, à la tête du syndicat depuis sa création, en
1895.
Ce n’est pas un hasard. Les débats de ce congrès ont
été rudes, mais son résultat, outre qu’il témoigne d’un grand esprit de
responsabilité, est un message d’ouverture et de rassemblement adressé aux
partenaires du syndicat, autant qu’un message adressé au pouvoir comme au
patronat. La CGT est là, jeune, démocratique, indépendante, auprès des
précaires, des salariés et salariées les plus modestes. Elle est là avec les
cadres, qui forment désormais 50 % du salariat, elle est là pour la fiche de paie, pour penser la production avec
l’environnement, pour l’égalité femmes-hommes. Elle est là, évidemment, déterminée comme
jamais, pour le retrait de la réforme des
retraites.
Cet entretien paraît quelques jours après celui que
nous avait accordé Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. Il y a
trois semaines, Philippe Martinez était notre rédacteur en chef d’un jour.
C’est l’expression de notre volonté d’être aux côtés de tous les acteurs du
changement, de toutes celles et ceux pour qui la lutte, la justice, le progrès
social, sociétal et environnemental ne sont pas de vains mots. Notre raison
d’être.
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