Si
pour l’heure, l’urgence est à la mobilisation populaire, puissante, unie et
déterminée pour obtenir le retrait de ce projet illégitime, le débat, et en
premier lieu celui des communistes, pour la construction d’un nouveau pacte
républicain doit s’engager. Le spectacle est affligeant. Un parlement bafoué
par un président hautain, obstiné, autoritaire, méprisant, aveuglé par sa
morgue de classe, refusant d’entendre le refus qu’oppose tout un peuple à sa
réforme injuste et brutale. L’utilisation d’un 49/3, ce jeudi 16 mars, qui vient
de nous rappeler les affres d’une Vème République à l’agonie, et
mettant à l’ordre du jour la nécessité pour nos concitoyens de conquérir leur
pleine souveraineté. Nous nous trouvons, le mot n’est pas trop fort, face à une
crise de régime, à un divorce consommé entre les institutions et notre peuple. Ce
matin, dans une interview accordée à
Ouest-France, Fabien Roussel, répondant à une question du journaliste sur le
mode de scrutin à la présidentielle, « propose que tous les candidats qui
dépassent la barre des 10% au premier tour puissent se maintenir au second
s’ils le souhaitent ». C’est la reprise d’une idée que le secrétaire
national du PCF avait avancée dans son livre « Ma France ». Il le
faisait dans ces termes : « Pourquoi, par exemple, ne pas retenir au
second tour tous les candidats ayant obtenu plus de 10% des suffrages
exprimés ? Cela ouvrirait plus largement le champ des possibles pour nos
concitoyens et redonnerait du souffle à la démocratie. J’ai envie de dire, pourquoi pas, en effet ?
Mais ouvrons la discussion, sur cette question et sur tout ce qui permet de
remettre notre peuple au cœur du pouvoir. Dans deux semaines s’ouvre à
Marseille le 39ème congrès du PCF. N’est-ce pas l’occasion pour les délégué-e-s
de débattre et de décider d’orientations qui deviendront le bien commun de tous
les communistes ? Cela est d’autant plus nécessaire que le texte de base
commune m’apparaît bien pâle en l’état. Pour ma part, je vous livre mon point de
vue. « Ce
présidentialisme a fait d’énormes dégâts, il est temps d’en sortir, mais une
simple référence polie à une VIe République n’y suffira pas.
Certes
s’attaquer aux institutions ou faire semblant peut être un élément pour endiguer
le « désamour » et les « doutes ». Mais l’autre, plus essentiel et
sûrement plus efficace, serait de rompre avec ce refrain dominant selon lequel
« un seul chemin serait possible ». C’est la raison pour laquelle il convient
tout à la fois de dire quels seraient les contenus de la VIe
République que nous proposons en tant que communistes et l’alternative
politique à construire. « Déclaration des droits fondamentaux et des droits de
la personne, droits indivisibles : civils, politiques, économiques, sociaux ou
culturels s’appliquant à tous les résidents, services publics hors concurrence
et obéissant aux principes d’égalité, de responsabilité et d’efficacité.
Élargissement sous toutes ses formes de l’initiative citoyenne, citoyenneté de
résidence, pouvoirs des salariés à l’entreprise, souveraineté populaire
renforcée, proportionnelle généralisée à toutes les élections, primauté au
Parlement …
S’agissant
de l’élection du président de la République, le débat reste ouvert. Beaucoup
font état de l’attachement des Français à ce scrutin. Faudrait-il maintenir son
élection au suffrage universel, mais avec la possibilité pour les candidats
ayant obtenu 10% au premier tour de se maintenir au second ? Suffirait-il
d’inverser le calendrier et de placer les élections législatives avant la
présidentielle ? Ou faudrait-il instaurer un septennat non
renouvelable ? Enfin, faut-il revenir à son élection au scrutin indirect ?
C’est à cette proposition que va ma préférence. Dans tous les cas de figure,
rien n’est envisageable sans réformer profondément les institutions de la Ve
République ». (À l’âge où la vie se raconte. Pages 63 et 64)
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