vendredi 29 avril 2022

La corde raide de la vie !

 


Sur la corde bien raide de la vie, où se nouent toutes nos envies, il y a tant d'espoirs inassouvis et tant de rêves que l'on oublie, que pour en défaire les nœuds, il faut parfois s'y mettre à deux. De tout temps et en tous lieux cela a été un bien étrange jeu, où l'on nous dame le pion, où l'on perd souvent la raison, à vouloir trouver son équilibre à essayer même d'être libre ! Quand on repousse tout le temps les échéances d'après printemps, comme pétales s'envolent au vent.

lundi 25 avril 2022

Comparaison n’est pas raison !



Nombreux sont les journalistes des grands médias tentant de démontrer, chiffres à l’appui qu’Emmanuel Macron n’est pas le président de la République le plus mal élu de la Vème République. Et d’aligner les chiffres des exprimés démontrant qu’il n’en est rien. Sauf, qu’il convient peut-être de rappeler en la circonstance qu’il était opposé à la candidate du Rassemblement national. Que ce dernier est passé en vingt ans de 17% en 2002, à 33% en 2017 et 41, 5 en 2022. Et comment se faire une idée précise si nous ne prenons pas le seul critère qui vaille, à savoir le nombre des inscrits. Certains s’y sont osés. Et de nous délivrer leur découverte : « Emmanuel Macron obtient 38,52% des inscrits, cependant le résultat le plus faible a été obtenu par Pompidou en 1969, avec 37, 51% ! Vous voyez bien que ce n’est pas le président le plus mal élu. Fermez le ban ! On joue un peu sur du velours, dès lors que beaucoup n’étaient pas nés ou étaient bien jeunes, il y a 53 ans. Aux plus anciens de rafraîchir la mémoire de ces professionnels de l’enfumage. En 1969, au second tour Pompidou était opposé à Alain Poher. Jacques Duclos, le candidat du PCF arrivé en troisième position avait lancé son fameux « Bonnet blanc et blanc Bonnet », refusant ainsi de choisir entre deux candidats de droite. A cette époque nous comptions 29 millions inscrits contre 48 millions ce 24 avril 2022. Comme quoi comparaison n’est pas raison !

samedi 23 avril 2022

 


Le bleu ne fait pas de bruit. C'est une couleur timide, sans arrière-pensée, présage, ni projet, qui ne se jette pas brusquement sur le regard comme le jaune ou le rouge, mais qui l'attire à soi, l'apprivoise peu à peu, le laisse venir sans le presser, de sorte qu'en elle il s'enfonce et se noie sans se rendre compte de rien. Le bleu est une couleur propice à la disparition. Une couleur, ou mourir, une couleur qui délivre, la couleur même  de l'âme après qu'elle s'est déshabillée du corps,  après qu'a giclé tout le sang et que se sont vidées les viscères, les poches de toutes sortes, déménageant une fois pour toutes le mobilier de ses pensées, indéfiniment, le bleu s'évade. Ce n'est pas, à vrai dire, une couleur. Plutôt une tonalité, un climat, une résonance spéciale de l'air. Un empilement de clarté, une teinte qui naît du vide ajouté au vide, aussi changeante et transparente dans la tête de l'homme que dans les cieux. L'air que nous respirons, l'apparence de vide sur laquelle remuent nos figures, l'espace que nous traversons n'est rien d'autre que ce bleu terrestre, invisible tant il est proche et fait corps avec nous, habillant nos gestes et nos voix. Présent jusque dans la chambre, tous volets tirés et toutes lampes éteintes, insensible vêtement de notre vie.

 

vendredi 22 avril 2022

Une main…



Une main venant se poser sur une épaule quand la vie n’est plus aussi drôle. Une main pour nous indiquer la route, les soirs où s’installe le doute. Une présence offerte sans compter quand pourtant il n’y aurait plus rien à partager. Une présence pour aider à supporter les jours de douleur que la vie peut apporter. Un regard où l’on lirait la fierté quand il n’y aurait personne sur qui compter. Un regard pour retrouver la confiance les jours où exploseront les apparences. Un mot brisant le silence quand plus rien n’existe sauf la souffrance, les soirs où se mêle le destin. Mais c’est aussi…Un sourire quand c’est la joie… L’un pour l’autre être toujours là…Dans les pires moments comme dans les meilleurs pour l’autre toujours une place dans le cœur.

 

mercredi 20 avril 2022

 


Un jour on fait un pas et c’est le premier pas ; Sans doute le plus beau, on ne s’en souvient pas. Puis tout doucement on dit : « à petits pas » ; Dans la vie, on avance…malgré quelques faux pas. À vingt ans, on apprend comment marcher au pas. Arrive alors un jour, pourquoi on ne le sait pas, on trouve une âme sœur et on unit ses pas ; La famille grandit et avance à grands pas ; Enfin le dos voûté, plus petits sont les pas ; Un soir vers l’inconnu on fait le dernier pas, d’où l’on ne revient pas. Soyons gais et rions, ne nous attristons pas ; Car demain, sur la nuit, le jour prendra le pas.

 

dimanche 17 avril 2022

Nouvelle : « Elle s’appelle Colombe » !



Je m’appelle Colombe. J’aime bien mon prénom. C’est un nom d’oiseau blanc comme celui de ma jumelle Palombe et de mon frère Corneille. Les gens s’imaginent que je suis blancheur et perfection personnifiées et ne me pardonnent rien, encore moins la couleur de ma peau. Ni blanche, ni noire, ni grise, je suis métisse, enfin marron et blanche. Ma mère est colombienne et mon père péruvien ! Avez-vous déjà vu une colombe une vraie (pas un pigeon) couleur café crème. Ce qui ne vous tue pas vous rend plus forte. J’ai gagné en volonté et en combativité. Ma sensibilité se cache sous une indifférence apparente. Éprise de paix et de justice, je défends souvent les causes dites perdues. Aider les autres, les conseiller quand ils sont dans la difficulté ou la peine sont mes moteurs dans la vie. Je fais tout pour me faire aimer, mais peut-on aimer une icône sans la jalouser ? Claustrophobe, j’ai besoin de grands espaces et de liberté. J’aimerais tant voler comme l’oiseau et j’y arrive en faisant pendant les vacances du deltaplane, dans mes Pyrénées à Sainte Colombe. J’aurais aimé faire des études, mais petit oiseau tombé du nid trop vite, je n’ai pas pu. J’ai dû trouver rapidement du travail. Factrice, je suis ainsi fidèle à mon image de messagère. J’apporte parfois l’amour, le bonheur, mais bien souvent aussi le malheur et les difficultés. Surtout être libre dans la journée sans personne derrière mon dos à me contrôler est une chance. J’aimerais néanmoins me libérer complètement du joug de l’entreprise. J’ai épousé il y a dix ans Pierre et, depuis, je suis depuis la colombine de mon Pierrot. Le reste de l’année, nous vivons tout près de Paris dans un pavillon à Colombage à Colombes, rue de la paix : une adresse prédestinée. ! Je ne l’ai pas fait exprès. Le pur hasard existe-t-il ? Peut-être ai-je voulu goûter au café-crème des bistrots de Colombes ? Le doute m’habite, c’est ma philosophie contrairement à ma jumelle palombe que je surnomme « pas l’ombre d’un doute » tant elle est assurée d’avoir toujours raison. Quant à Corneille, mon frère, il passe son temps à bayer aux corneilles en regardant le ciel dans la journée et la lune la nuit comme mon Pierrot. J’écris des poèmes, mais je ne suis pas poète. Ces derniers sont des musiciens qui savent nous enchanter et nous émouvoir juste par la magie de l’association des mots. Ils n’ont pas grand-chose à nous raconter et nous font jouir de la beauté d’un instant, d’une sensation fugace, de leurs émotions. Les poèmes qui ne racontent rien m’ennuient. Je pense que c’est pour cela que la poésie ne se vend pas bien. C’est ludique de faire chanter les mots avec le fol espoir d’amuser et surprendre. Je suis bavarde comme une pie, j’ai toujours quelque chose à écrire, une cause à défendre, des histoires simples fleurant bon la vie à narrer où chacun peut se reconnaître ou à défaut rêver. J’ai toujours appris de manière empirique. Pour pouvoir monter les échelons à la Poste, il faudrait que je retourne à l’école. Non, je ne retournerai pas à l’école, il y a longtemps que la cage est vide et que l’oiseau s’est envolé. Après celles de l'école, puissent bientôt les portes de ma prison entreprise s’ouvrir. Cette pensée me fait chantonner à voix basse le refrain de la chanson de Pierre Perret :

« Ouvrez, ouvrez la cage aux Oiseaux,

Regardez-les s’envoler, c’est beau »

QUAI DES RIMES

 

mardi 12 avril 2022

Et si on prenait un peu de hauteur !

 


Depuis hier, les messages et commentaires lus sur la toile sont affligeants. Je ne m’attarde pas sur les propos maniés par les professionnels de l’invective et de l’injure. Une idée, une seule revient en boucle : Si Jean-Luc Mélenchon n’est pas au second tour c’est de la faute du PCF, du PS et d’EELV. Avec le renfort de Ségolène Royal, d’ailleurs largement remerciée pour cette magistrale sortie : « C’est de la faute des nains si Mélenchon est éliminé ». Pas le moindre effort d’analyse pour rappeler qu’il y a tout de même 13 millions d’abstentionnistes et un demi-million de votes blancs. Non, il fallait que « les nains » se rallient. Comme si nous devions nous plier à la proclamation d’un parti unique. Et puisqu’ils ne l’ont pas fait, on retrouve largement ce type de réflexions : « plus jamais avec le PCF, le PS et EELV ». N’est-il pas nécessaire de prendre un peu de hauteur, du recul, réfléchir, tenter de mettre un peu d’ordre dans ses idées.

D’abord pour penser au second tour. La gauche, toute la gauche est face à une responsabilité historique, celle de ne pas laisser notre pays aux mains de l’extrême droite qui n’aura jamais recueilli autant de suffrages. Nourrie qu’elle est, tout à la fois, par la désespérance sociale, et un président-candidat s’efforçant depuis cinq années d’enfermer le débat dans un funeste duo avec le Rassemblement national.

En second lieu, il nous faut garder les yeux grands ouverts sur les résultats de ce premier tour. Comment ne pas s’interroger, lorsque les trois candidats, arrivés en tête, réunissent souvent 80, voire 85% des voix sur leurs noms ? Jamais la pression d’un vote « utile », ne s’était exprimée avec autant de force. Il a joué à plein en faveur de la candidature de Jean-Luc Mélenchon, de la part d’électrices et d’électeurs de sensibilité communiste, socialiste ou écologiste. Il y a donc bien une différence notable entre un vote d’adhésion et un vote qualifié « d’utile ».

Tout cela s’est joué dans les dernières heures de campagne, parfois dans l’isoloir. Il faut savoir entendre avec bienveillance et attention ces communistes, ces électrices et ces électeurs qui nous disent : « j’ai toujours voté communiste, je continuerai, mais je ne voulais pas un second tour Macron/Le Pen ». Un de ces camarades s’est confié à moi. Il m’a dit : « J’ai fait campagne pour Fabien Roussel, dont la campagne fut belle et heureuse, mais au dernier moment constatant sa dynamique dans les sondages, j’ai voté Mélenchon parce que je ne voulais pas voir rejoué le même scénario qu’en 2017. Sachons entendre ces camarades, ces ami-e-s.

L’élection du président de la République au suffrage universel est un terrible laminoir pour la démocratie, pour l’expression d’opinions différentes. Les débats, les projets se trouvent écartés au bénéfice d’une personnalisation poussée jusqu’à la démesure. Je reste pour ma part attaché à l’expression des divers courants de pensée de la gauche et des écologistes et qu’il n’est au pouvoir de personne de l’empêcher.

Cependant il faudra bien, le moment venu, que nous nous penchions plus sérieusement sur ce scrutin présidentiel. Pour ma part  je suis partisan de la suppression du suffrage universel pour l’élection du président de la République et de redonner la primauté au Parlement. J’entends celles et ceux qui se disent attachés au scrutin actuel. J’ai lu que Jean-Luc Mélenchon ne jugeait pas incompatible une sixième République avec l’élection d’un président au suffrage universel. Il conviendrait tout de même de changer quelque chose, pour sortir d’un présidentialisme meurtrier. On peut aussi, en gardant l’élection au suffrage universel, en modifier les contours. Pourquoi ne pas imaginer que les candidats ayant obtenu, par exemple 10% puissent se maintenir au second tour ? Des accords pouvant être imaginés entre eux ? En tout cas, le temps est venu d’y réfléchir sérieusement.

J’en termine pour évoquer les élections législatives des 12 et 19 juin. J’ai lu et j’y adhère, qu’il était possible d’élire un grand nombre de député-e-s de la gauche et de l’écologie pour résister à Macron et à Le Pen. À condition de bien y intégrer une idée : « Le premier tour des présidentielles et ses résultats ne sont pas transposables pour les élections législatives ». Nous en avons fait l’expérience en 2017.

« La force est ici » a dit Jean-Luc Mélenchon, évoquant les résultats de l’Union Populaire. S’agirait-il de se rassembler autour de ce pôle, ou bien de se constituer en force utile pour toute la gauche ? Si la France Insoumise veut conserver ses circonscriptions, en gagner d’autres, il leur faudra tendre la main pour de bon aux autres formations de gauche qui restent, c’est une évidence, mieux implantées dans les territoires. Ils ne doivent pas non plus faire l’impasse sur une des leçons du premier tour des présidentielles : « Leur score du 10 avril est aussi le fait d’un vote utile en leur faveur à gauche. Il n’est pas nécessairement synonyme d’adhésion.

dimanche 10 avril 2022

Après ce premier tour !

 


Mes premiers mots après ce premier tour des présidentielles. Notre démocratie est malade. Les causes sont connues depuis bien longtemps. Une France qui souffre des politiques de régression sociale et démocratique, au seul service du monde de la finance et de ses actionnaires. Un monde du travail et de la création stigmatisé, méprisé. Une Vème République à bout de souffle. Un scrutin présidentiel qui se résume à une course de petits chevaux. Avec sondages et médias à l’appui pour formater l’opinion en faveur des « favoris » et désigner qui seront les deux finalistes. Il est temps d’en changer. Une extrême droite banalisée, et un second tour qui verra les deux mêmes protagonistes qu’il y a 5 ans. Une étincelle, dans ce bien triste paysage, « La France des jours heureux » avec Fabien Roussel. Oui une lueur d’espoir pour voir se reconstruire une gauche populaire capable de porter,  dans un futur proche, une perspective de changement, bousculant une fois pour toutes les intérêts dominants.

jeudi 7 avril 2022

Nouvelle : « La rivière »



Le village a une rivière qui coule paresseusement sous les arches du pont de pierre où elle met des reflets changeants. Vers elle, les saules se penchent et viennent caresser son eau. Elle se ride dans leurs branches et fait frissonner les roseaux. Plus loin, sur les pierres, elle chante au rythme de ses tourbillons. Elle rit, murmure et s’enchante en gazouillant sous les vieux troncs. Le vieux pêcheur près de sa rive vient passer des heures endormies. Les libellules se poursuivent autour de son bouchon qui luit. Elle ne connaît plus les visages qui viennent se voir dans son eau. Mais elle doit connaître, au sillage les vieilles barques et les rafiots. Elle a dû voir bien des misères…elle a entendu l’occupant qui chantait sur le pont de pierre avec ses troupes bien en rang. Elle a vu la paix et la guerre ; elle a vu pleurer les mamans. Elle est bien vieille la rivière ; elle vieillit, éternellement ?

lundi 4 avril 2022

L’honnêteté ! Parlons-en !



C’est quoi l’honnêteté ? Pas dans ces yeux avides, où l’or et l’argent remplacent l’iris. Pas dans ce rire jaune, plein de rides, où la méfiance supplante le voyage d’Ulysse. Pas dans ces mots trompeurs, doucereux, si légers que le vent les éparpille. Pas dans ces actes de manquements oublieux, si vils que de l’intérieur, ils vous pillent. Pas dans ces écrits où la censure s’est glissée, aussi sournoisement que tout se travestit. Pas dans ces regards fuyants ou glacés, aussi menteurs que le cœur d’un impie. Pas dans cette main qui refuse de donner à l’autre ce qui ne lui appartient pas. Pas dans ces mariages dits de raison licencieuse pour permettre à la luxure de s’adonner. Pas dans cette pauvreté qui vous avoisine sans que cela ne vous émeuve. Pas dans ces guerres de possession qui vous chagrinent et où les raisons de déclenchement manquent de preuves. Pas dans ces positions déclamées si haut et reniées si vite au coin de la rue. Pas dans ces stratégies qui sonnent faux où seul le Moi trône toute honte bue. Si on sait ce que l’honnêteté n’est pas, alors on sait ce que c’est.

samedi 2 avril 2022

Nouvelle : « Le vent »



Rares sont celles et ceux qui aiment le vent. Ou si peu ! Le vent du Nord, qui coupe et mord la peau sans la moindre pitié. Il existe pour mieux nous faire apprécier l’abri des maisons, pour nous donner cette impression de paix et de sécurité dès que, la porte refermée, la chaleur des foyers  nous réconforte. Certains l’affrontent sans crainte, sachant que, passé la première morsure, il s’adoucira, ou du moins, qu’ils s’habitueront à lui. C’est un vent sans parfum, clair comme une banquise, qui parle de steppe, de toundra, de glace, de vastes espaces blancs. Il a des yeux polaires, des mains comme des ciseaux, et il pousse les bêtes sauvages à se rapprocher des humains. Il annonce les grands froids, le cœur de l’hiver, le gel ou la neige. C’est un vent qui glace les os, qui porte au frisson. Il ne faut en attendre aucune miséricorde. Il est têtu, implacable, cruel. Il n’a pour lui que sa lumière : celle du monde d’où il vient, et qui témoigne d’une pureté millénaire, d’un monde d’avant les hommes, d’où sa férocité. Il se venge, il punit, puis il s’en retourne chez lui pour se ressourcer, se laver,  oublier qu’il n’aurait jamais dû quitter la banquise qui lui donne naissance. Le vent d’Est lui ressemble, mais il est moins cruel. Il peut être aussi froid, mais parfois, pourtant, il charrie des touffeurs venus du sud et qui remontent follement vers le nord avant de se tourner vers l’occident : c’est un vent qui murmure des mélodies slaves, qui se plaint, un vent de soupirs, d’âmes malades. Un vent qui ne dure pas, sans véritable force, un vent capable de caprices et traîtrises. Ce n’est pas le cas du vent d’Ouest, à qui l’on peut se fier : il apporte la pluie, parle d’océan, d’immensités liquides, d’écume blanche, tout en provoquant des changements de température. En hiver il casse le gel et la neige, fait rêver du printemps, ramène une douceur perdue, oubliée, qui réchauffe le cœur et le corps. Sa pluie n’est jamais froide, mais tiède le plus souvent, même pendant les longs jours de soleil. Il transporte des odeurs de marée jusque dans l’intérieur des terres, des parfums de ports atlantiques, évoque les voyages, les tempêtes de Terre Neuve où sombraient les bateaux trop fragiles. Il est force de courage, utile aux prés et aux jardins, généreux aux forêts et aux rivières. C’est un vent plein d’espoir, qui vivifie. On n’aime guère le vent du Sud, que l’on appelle le « vent des fous ». Et c’est vrai que ses foucades chaudes, parfois chargées de sable du désert, portent à la tête quand il souffle le jour et la nuit. Il est sans pitié, dangereux pour les forêts qu’il embrase sans allumette. Capable de dévaster un champ en une nuit, il inquiète et angoisse, ne sait quoi faire de sa force et court de-ci de-là sans raison, pour le seul plaisir de nuire. Il sait qu’après lui viendront les nuages, les orages, la foudre, et il s’en réjouit. Il faut lui pardonner : c’est un jeune homme qui n’a pas su grandir. Il y a le vent de toujours. C’est celui du premier souffle tiède, au mois de mai. Il parle du triomphe de la vie sur la mort, de la renaissance de chaque printemps. Depuis toujours et pour toujours, il nous souffle à l’oreille que nous sommes les enfants de la terre et du monde. L’espoir de renaître, ailleurs peut-être, mais plus forts, plus grands, pour un printemps, puis un été, l’automne enfin d’une autre vie.

vendredi 1 avril 2022

Merci pour votre assiduité.


Durant ce mois de mars 5017 pages ont été lues sur mon blog, soit en moyenne 161 pages par jour. Depuis sa création, le total des pages lues, comme vous pouvez le constater, s’élève à 31612. Merci à mes lectrices et mes lecteurs pour leur assiduité.

« Au rendez-vous », l’éditorial de Laurent Mouloud dan l’Humanité.

  « Va à la niche ! Va à la niche ! On est chez nous ! »  Diffusées dans  Envoyé spécial , les images de cette sympathisante RN de Montarg...