Le Premier ministre a dévoilé hier les contours du
« plan de résilience » concocté par le gouvernement pour faire face à
la crise de l'énergie. Si les ménages et les entreprises vont faire l'objet de
mesures d'aides, il saute aux yeux que les collectivités - pourtant lourdement
frappées - ont été totalement oubliées.
Rien, absolument rien n’est prévu pour aider les
collectivités à faire face à la crise. Le gouvernement a pourtant été alerté
depuis plusieurs mois d’une situation qui se dégrade rapidement, entre les
courriers répétés des associations d’élus et les interpellations du
gouvernement par des députés et des sénateurs, lors de séances de questions au
gouvernement. Ce n’est pas donc par ignorance du problème que le gouvernement
n’agit pas, mais par choix – sans que l’on puisse être en mesure de comprendre
ce qui justifie celui-ci.
La crise touche pourtant les collectivités locales de
multiples façons : l’explosion des prix du gaz et de l’électricité frappe
de plein fouet les collectivités qui doivent pourtant continuer à chauffer
bâtiments, écoles et équipements sportifs, à faire tourner les stations
d’épuration et à éclairer les rues ; celle des prix du carburant grève les
budgets des réseaux de transports collectifs et des services techniques. La
hausse des prix des denrées alimentaires aura un impact sévère sur le budget
des cantines. Sans parler de la hausse du prix du papier, du bois, des
matériaux de construction, qui renchérit d’autant le coût des chantiers.
Face à cette situation, qui pourrait rapidement
devenir gravissime, le gouvernement semble être dans le « déni »
le plus complet. Alors que de premières estimations chiffrent à plus de 10
milliards d’euros les dépenses supplémentaires qui pourraient survenir pour les
collectivités cette année, aucune mesure sérieuse de soutien n’est envisagée
par le gouvernement à cette heure. Une situation qui apparaît incompréhensible
à un nombre de plus en plus important d’élus, qui font l’amer constat que les
collectivités, contrairement aux entreprises, devront apparemment se
débrouiller toutes seules en matière de « résilience ».
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