mercredi 23 février 2022

Veillée et escapade gersoises !

 


Les vieux ami-e-s aiment se retrouver pour une veillée comme à l’ancien temps où l’on fait griller les châtaignes, assis en demi-cercle autour de la cheminée. La poêle percée de trous va prendre place sur le trépied de fonte, pourvue de son mot de châtaignes que l’on fait sauter allègrement. Il a plus aujourd’hui. Le temps s’est rafraîchi et le feu pétille dans l’âtre ; le chat immobile, en sentinelle, observe, de ses énigmatiques yeux verts, les allées et venues des ami-e-s. Leur rencontre, conviviale à souhait, leur permet de partager ces instants où l’amitié prend le pas sur tout autre chose. Elles, ils aiment se réunir de temps à temps pour la veillée et se libérer des invasions télévisuelles qui balaient les échanges conviviaux. Elles, ils savent garder une juste mesure entre le monde moderne et le charme inégalé des soirées d’antan. 

Parfois le cercle s’agrandit et ce sont alors de pittoresques joutes oratoires qui n’ont rien à envier aux films comiques diffusés sur les ondes. Point n’est besoin, ici, de suivre des cours de comédie. Le naturel suffit. Ce soir encore, elle entrera plus avant dans la Gascogne et sa mémoire. En dépit de l’heure tardive, chacune, chacun a regagné son logis, les plus courageux, au petit matin, sont prêts à partir pour le bois. La pluie d’hier aura invité  les champignons à sortir prendre l’air. Au levant, une clarté orange colore le bleu outre-mer du ciel et chasse les dernières brumes. Les oiseaux se sont tus après leur aubade au jour naissant. Tout n’est que paix et silence. Ils cheminent dans le sentier mouillé de pluie où les fougères du sous-bois versent encore quelques larmes. Ils connaissent l’endroit mystérieux, qu’ils ne révèlent jamais, où l’on sait trouver le plus gros de leur cueillette et leurs yeux malicieux en disent long sur leur satisfaction prochaine de revenir au logis, le panier plein. 

Les échanges facétieux et amicaux ne sont pas absents. Leur humour réciproque s’en réjouit, réveillant en même temps le parfum lointain de leur jeunesse dont ils ont gardé précieusement le souvenir. Les champignons sont au rendez-vous. Ils savent les débusquer, cachés sous la mousse, parfois recouverts de feuilles complices de la couleur de leur chapeau. Parfois l’un deux, renonce à ce jeu de cache-cache, et en profite pour flâner dans le sous-bois et s’imprégner, une nouvelle fois, de ces instants privilégiés avec la verte nature et ses dégradés de couleur. La paix et la complicité des arbres qui l’environnent, les premiers rayons du soleil s’infiltrant entre les feuillages et venant jusqu’à lui le stimulent. C’est rasséréné qu’il rejoint ses amis, qui ont maintenant rempli leur panier, heureux devant l’abondance de leur cueillette…et repartent en sifflotant.

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