Si la colombe elle savait le peu
de cas que l’on fait d’elle, bien vite elle s’envolerait vers une planète
nouvelle. Plutôt que de chanter pour rien, pour des sourds qui partout la
chassent, elle quitterait le jardin tout comme un mot que l’on efface. Mais la
colombe ne sait pas, on est là et on se désespère, on a peur et on presse le
pas, il n’y a pas de tendre guerre. On
voudrait lui dire va-t’en, tu n’es plus rien qu’un volatile, personne n’entend plus ton chant, les loups ont envahi la ville. Un jour, tu
sais, ils te tueront, tu ne seras pas la plus forte, ne restera plus que ton
nom écrit partout en lettres mortes. Et pourtant on reste sans voix, on
voudrait la garder encore pour que les présidents, les rois la voient sur la
branche, à l’aurore.
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