jeudi 11 novembre 2021

«Pour un Grand Paris où l’on puisse payer son loyer» : la crise du logement s’invite sous les fenêtres de la ministre à Paris.



Article lu dans "Le Parisien"

186 élus majoritairement communistes de la Métropole du Grand Paris dénoncent la politique logement du gouvernement. Beaucoup étaient ce mercredi soir dans le VIIe, pour manifester à quelques mètres d’Emmanuelle Wargon, la ministre (LREM) du logement, qui les a reçus.

Une nuée d’élus bardés de leur écharpe bleu blanc rouge dans la soirée fraîche, des drapeaux blancs du Parti communiste qui volent au vent, des banderoles « Silence ! On gentrifie ! » et « Pour un Grand Paris où l’on puisse payer son loyer », une sono qui crache le chant des partisans, version remixée de boîte de nuit.

Ce mercredi soir, entre 18 heures et 19 heures, ils étaient presque de 200, place Jacques-Bainville (VIIe), quasiment sous les fenêtres de la ministre du Logement Emmanuelle Wargon et à quelques mètres de l’Assemblée nationale. Mot d’ordre ? Dénoncer l’aggravation de la crise du logement, interpeller le gouvernement et lui demander d’agir.

Peu d’élus socialistes présents

Parmi les manifestants, majoritairement des élus communistes, maires, adjoint(e) s, conseillers régionaux de la Métropole du Grand Paris, beaucoup de militants PCF, quelques socialistes qu’il fallait bien chercher. « Y a – t – il  un élu socialiste présent ? », s’enquérait un responsable. « Ça, c’est la question qui tue ! », glousse une conseillère régionale communiste, et quelques écologistes invisibles. Il y avait également les acteurs du logement comme les militants du DAL (Droit au logement) avec leurs drapeaux jaunes et leur infatigable porte-parole Jean-Baptiste Eyraud et les représentants de la CNL (Confédération nationale du logement), association de défense des habitants

Ce rassemblement était organisé par plusieurs maires communistes, dont Patrick Jarry, maire (PCF) de Nanterre et Patrice Leclerc, maire (PCF) de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Au total, 186 élus, dont 21 maires et 2 présidents de territoires, issus de 33 communes différentes, se sont joints au mouvement et ont signé l’appel lancé le 21 octobre à Malakoff (Hauts-de-Seine).

700 000 demandes non pourvues

Jacques Baudrier, adjoint à la maire de Paris et conseiller d’arrondissement (PCF) dans le XXe, présent, contextualise la situation en rappelant les 700 000 demandeurs de logement en souffrance dans la Métropole du Grand Paris, dont 250 000 rien qu’à Paris, avec une attente moyenne de dix ans, l’effondrement de la construction de logements et en particulier de logements sociaux et… en même temps dans la capitale, 110 000 logements vides et 125 000 appartements en résidence secondaire. « Le risque, s’alarment les élus, est que les couches moyennes et populaires ne puissent tout simplement plus se loger dans la Métropole du Grand Paris. »

Derrière la grande banderole rouge, dans le « peloton de tête », Corinne Cadays-Delhome. L’adjointe au maire (PCF) à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), chargée du logement, martèle qu’« il faut arrêter avec l’image du HLM pour les pauvres et les délinquants. Ce que je vois aussi à ma permanence, ce sont des aide- soignantes, des ouvriers du bâtiment, des employés de la restauration qui ne peuvent plus se loger ».

Les maires qui en appellent à « une réelle solidarité entre communes » listent aussi parmi leurs revendications au gouvernement « l’obligation de construction d’un minimum de 30 % de logements sociaux dans toutes les nouvelles opérations immobilières, l’encadrement des loyers du privé pour freiner la flambée des prix qui précarise et exclue une partie de la population, le vote d’une loi permettant de mettre un terme à la spéculation foncière, la réquisition des bureaux et logements vides, l’augmentation des taxes sur les logements vacants et les résidences secondaires en zone dense » etc.

Une rencontre constructive avec la ministre

À 21 heures, la délégation était ressortie de chez la ministre. « Je ne prends rien pour argent comptant, tempère Patrick Jarry, maire (PCF) mais c’était une rencontre utile. On est d’accord sur le diagnostic, la gravité de la crise immobilière et le problème de la spéculation. C’est déjà pas mal ! ».

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