Mon
attention a été attirée par un billet publié sur facebook par une formation
politique romainvilloise. On peut y lire que « les perspectives politiques
pour l’élection présidentielle sont obérées par des postures personnelles et
des jeux d’égo. Mais les divergences entre les candidatures ne doivent en rien,
faire oublier que l’essentiel est partagé : les exigences pour une
République écologique, sociale et démocratique ». Qu’il y ait des égos,
des calculs de mesquine tactique, des ambitions personnelles, c’est indéniable.
Mais je le dit tout net, on se raconte des histoires en les considérant comme
les principales raisons. Je fais partie de ceux qui regrettent que le
rassemblement des forces de gauche et écologiques ne se soit pas réalisé pour
ce scrutin. Cependant, je le dis en toute franchise et fraternellement, dire
que ces forces seraient d’accord sur l’essentiel c’est un pas que je ne
franchis pas. Je le déplore, mais c’est la cruelle réalité. « Le peuple de
gauche » a fondu comme neige au soleil. Ce qu’il en reste est lourdement
divisé, indépendamment des consignes des uns et des égos des autres.
S’il
faut considérer PS, FI, EELV, PCF, qui peut sincèrement soutenir que ces
formations portent un projet commun pour la France, viable et alternatif.
Prenons les questions économiques, sociales, écoutons les uns et les autres et
mesurons la polyphonie. L’augmentation du SMIC et des salaires ? La
retraite à 60 ans ? Les milliards d’euros accordés aux grandes
entreprises, sans contreparties ? S’attaquer réellement à la fraude
fiscale pour en finir avec les scandales qui durent depuis tant d’années ?
Une politique de l’habitat qui prenne en compte les fortes demandes
sociales ? Pôles publics de l’énergie et du médicament ? Prenons les
institutions. VIème République ou aménagement de la Vème ?
Proportionnelle à toutes les élections ? Droit de vote aux
étrangers ? De réels pouvoirs pour les salarié.e.s dans les
entreprises ? Une transition écologique, serait-elle possible sans s’en
prendre à la racine du mal, le système capitaliste ?
Ne
nous racontons pas d’histoires, on ne s’en sortira pas avec un accord
minimaliste, façon plus petit dénominateur commun. Le monde qui nous attend ne
sera pas de tout repos et ne laissera guère la place à des demi-mesures et des
non choix. Alors que des vents violents sont à redouter, on entend déjà les
musiques libérales, venues de Bruxelles, de Bercy ou du siège du MEDEF :
il va falloir réformer durement le pays. Si on doit considérer avec sérieux les
défis qui se posent à l’humanité, non dans mille ans mais pour ce siècle, on ne
peut pas penser un instant que trois ou quatre mesurettes feront l’affaire. Au
lendemain du désastre Hollande, un petit accord à gauche sur base étroite et
c’est le mur garanti. Une chose est de gérer ensemble une commune, un
département, une région : autre chose est de gouverner le pays.
Il
ne s’agit évidemment pas de pleurer et de répéter à tout bout de champ qu’il
n’y a pas d’issue. L’issue, nous en connaissons le chemin, il faut que dans le
monde du travail et de la création grandisse l’exigence de profonds
changements, et qu’une fois pour toute la gauche et les écologistes ne
déçoivent pas.
Cela
ne veut pas dire refuser tous accord à gauche, bien au contraire, mais faire
grandir le rapport de forces populaires pour arracher un pacte d’engagements
qui soit au niveau des attentes, des besoins et des défis, un accord qui soit
appuyé sur des millions de personnes conscientes, déterminées à prendre en main
leur destin. Et prenons garde d’oublier que derrière la présidentielle, se
cache un scrutin dévalorisé par un présidentialisme étouffant : les
législatives. Alors un pacte de législature est-il possible entre les forces de
gauche et écologistes. Je le pense et pour la petite part qui est la mienne, je
m’y emploierai.
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