Pour vivre
vieux, naissons riches. L’antienne n’est pas nouvelle. Oui, les plus aisés
vivent en moyenne plus longtemps que les plus modestes. Mais l’étude publiée
par l’Insee – qui confirme cet état de fait – mérite que l’on s’y attarde.
D’abord, parce que, précisément, elle réaffirme que cette inégalité
insupportable persiste. Ce qui devrait, individuellement et collectivement,
nous interroger profondément. Mais plus encore parce qu’elle révèle que l’écart
d’espérance de vie entre « ceux qui ont tout et ceux qui ne sont
rien » ne cesse de se creuser, atteignant neuf ans chez les
femmes et treize ans chez les hommes.
Il n’est pas là
question de froides statistiques. Les conditions de logement, d’accès aux soins
et à une alimentation de qualité, la pénibilité des métiers peu valorisés et
mal payés expliquent cette injustice mortifère. Elle est le symptôme d’une société
malade de ses inégalités. La start-up
nation doit regarder ses responsabilités bien en face et ceux pour qui le
mépris de classe tient désormais lieu de doctrine politique prendre conscience
de leur incurie.
Le dogme de
l’austérité a démoli les services publics, attaqué la Sécurité sociale et
son financement, privatisé la
santé, détruit les droits élémentaires à se déplacer, à se soigner dignement.
Parmi les 20 % les plus modestes, 3,2 % affirment avoir renoncé à des
examens médicaux pour des raisons financières, presque deux fois plus que
l’ensemble de la population.
La Macronie a
corrompu notre contrat social, avec le soutien actif de la droite et de
l’extrême droite. Indifférents aux faits, les libéraux de tout poil ont usé et
abusé de l’argument de l’augmentation de l’espérance de vie pour nous faire
avaler une réforme des retraites inique. Sauf qu’à 64 ans il reste aux
plus modestes, en moyenne, huit ans d’espérance de vie. Aux plus riches
vingt et un ans. Celles et ceux qui s’y sont résolument opposés ne se sont
pas trompés. La preuve par l’Insee.

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