C’est une
commission d’enquête parlementaire consacrée à « la neutralité, le
fonctionnement et le financement de l’audiovisuel public ». Trois
questions légitimes, sauf que cette commission est devenue, par les efforts de
son rapporteur, le député ciottiste Charles Alloncle, une croisade contre toute
idée d’audiovisuel public.
Menée à l’initiative du
président des députés de l’Union des droites pour la République (UDR), Éric
Ciotti, à la suite de l’affaire dite «
Legrand-Cohen » sur laquelle les deux
journalistes se sont expliqués, la commission auditionne depuis le 25 novembre, et cela, pendant les
six prochains mois, celles et ceux qui construisent ou qui régulent les
différentes entités de la télévision et de la radio publiques. L’extrême droite
entend en faire, durant ce laps de temps, une caisse de résonance. Nourrir un
« tous pourris » qui rencontre l’assentiment d’un bon nombre de ses
électeurs.
Elle est en
cela lourdement appuyée par les médias Bolloré. Lesquels ont encore rapporté,
mardi 16 décembre, une conversation privée entre Thomas Legrand et
Laurence Bloch, ancienne directrice de France Inter. Sans trop s’expliquer
d’ailleurs sur la manière dont l’enregistrement a été obtenu. Suffisant pour
que le rapporteur Alloncle y voie la marque d’une collusion, lui qui, alors
qu’il tance les journalistes, multiplie les approximations, voire les
mensonges.
N’a-t-il pas
voulu dénoncer la gabegie de supposés « frais de cocktail » à France
Télévisions de 120 000 euros par jour en 2020 ? Une ligne
imaginaire dans le budget de l’entreprise, qu’il a confondue peut-être avec un
chiffre quinze fois inférieur… correspondant à l’achat de plateaux-repas durant
la période de confinement.
Auditions à
charge, méthodes inquisitoriales, le député Charles Alloncle n’en a cure,
goûtant sa notoriété nouvelle. Que l’on ne s’y trompe pas, ces méthodes, qui se
satisfont d’une ère de post-vérité, sont un avant-goût de ce que ferait le
parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella du service public de
l’information s’il parvenait au pouvoir.
Face à l’extrême droite, ne rien lâcher !
C’est pied à
pied, argument contre argument qu’il faut combattre l’extrême droite. Et c’est
ce que nous faisons chaque jour dans l’Humanité.
Face aux
attaques incessantes des racistes et des porteurs de haine :
soutenez-nous ! Ensemble, faisons entendre une autre voix dans ce débat
public toujours plus nauséabond.

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