Interrogé par
les quatre chaînes d’information lors d'une interview chaotique et franchement
ratée, François Bayrou s’est entêté dans la défense de son plan d'austérité de
44 milliards d’euros, tout en se disant prêt à reculer sur la suppression
d’un jour férié.
François Bayrou
aime les métaphores maritimes. Pour illustrer la situation du pays et le niveau de
sa dette, le premier ministre évoque tour à tour l’état de la coque
du bateau infiltrée par les eaux et le rôle du capitaine qu’il pense être. Il
ne nous en voudra donc pas de parler de naufrage à propos de sa prestation
télévisuelle ce dimanche 31 août.
Interrogé par
les quatre chaînes d’information et leurs très libéraux animateurs, Darius
Rochebin (LCI), Myriam Encaoua (Franceinfo) et Marc Fauvelle (BFM TV) et Sonia
Mabrouk (CNews), le fondateur du MoDem a difficilement tenté de justifier son
action à quelques jours du vote de confiance qu’il a lui-même sollicité.
Si la chute lui est promise,
le maire de Pau s’est voulu combatif. « Je ne suis sûrement pas là pour
dire au revoir, a-t-il introduit. Les jours qui vont venir sont
cruciaux. Si vous pensez que je vais abandonner les combats que je mène depuis
des années et que je mènerai après, vous vous trompez ! ».
Par souci de
pédagogie, François Bayrou s’est hasardé à des exemples adressés à « Simone »,
« Jeannot » ou « Jojo » pour mieux s’adresser
à la figure du français moyen, du moins tel qu’il l’imagine. De quoi révéler la
dose de mépris qui l’anime envers un pays qui rejette massivement son projet de
compression drastiques des dépenses sociales.
« Ce n’est pas de l’austérité, c’est du
sérieux »
Pourtant, ce
nouveau passage médiatique a des airs de coup pour rien tant il est resté
inflexible à propos de son plan d’austérité de 43,8 milliards d’euros. « En
France, on n’a pas présenté un budget en équilibre depuis 51 ans. Notre
pays doit sortir de la malédiction de la dette », s’est-il exclamé
pour justifier ses intentions, écartant toute possibilité d’agir sur les
recettes, notamment en taxant les plus fortunés, en
particulier par la taxe Zucman (2 % pour les patrimoines
dépassant les 100 millions d’euros).
Et de
poursuivre : « Ce n’est pas de l’austérité, c’est du sérieux. Moi
j’aime bien les chiffres, je suis un faux littéraire. On a dépensé l’an dernier
100, si on laisse aller on va dépenser 105, nous, on dit faisons des efforts
pour dépenser 101 ou 102. Ce n’est pas de l’austérité ! ».
Interrogé sur
la possibilité de faire des « compromis », en particulier sur
sa volonté de supprimer deux jours fériés, le premier ministre a d’abord tergiversé.
« Deux jours fériés en moins, ce n’est pas travailler gratuitement.
C’est donner un peu plus parce que notre pays connaît des risques. C’est des
journées de travail en plus pour le pays », a-t-il expliqué, avant de
se dire prêt à n’en supprimer qu’un seul.
Dans un bref
détournement de l’entretien par Sonia Mabrouk vers ses obsessions migratoires,
François Bayrou a rappelé refuser « qu’on fasse de l’immigration la
cause de la situation du pays ». Un sursaut salutaire ? Pas
vraiment. Celui-ci se disant dans la foulée « persuadé que notre
politique d’immigration doit évoluer » pour « maîtriser les
entrées ».

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