dimanche 31 août 2025

Sur les chaînes d’info, François Bayrou s’accroche à « Simone », « Jeannot » et « Jojo » pour mieux couler.



Interrogé par les quatre chaînes d’information lors d'une interview chaotique et franchement ratée, François Bayrou s’est entêté dans la défense de son plan d'austérité de 44 milliards d’euros, tout en se disant prêt à reculer sur la suppression d’un jour férié.

François Bayrou aime les métaphores maritimes. Pour illustrer la situation du pays et le niveau de sa dette, le premier ministre évoque tour à tour l’état de la coque du bateau infiltrée par les eaux et le rôle du capitaine qu’il pense être. Il ne nous en voudra donc pas de parler de naufrage à propos de sa prestation télévisuelle ce dimanche 31 août.

Interrogé par les quatre chaînes d’information et leurs très libéraux animateurs, Darius Rochebin (LCI), Myriam Encaoua (Franceinfo) et Marc Fauvelle (BFM TV) et Sonia Mabrouk (CNews), le fondateur du MoDem a difficilement tenté de justifier son action à quelques jours du vote de confiance qu’il a lui-même sollicité.

Si la chute lui est promise, le maire de Pau s’est voulu combatif. « Je ne suis sûrement pas là pour dire au revoir, a-t-il introduit. Les jours qui vont venir sont cruciaux. Si vous pensez que je vais abandonner les combats que je mène depuis des années et que je mènerai après, vous vous trompez ! ».

Par souci de pédagogie, François Bayrou s’est hasardé à des exemples adressés à « Simone », « Jeannot » ou « Jojo » pour mieux s’adresser à la figure du français moyen, du moins tel qu’il l’imagine. De quoi révéler la dose de mépris qui l’anime envers un pays qui rejette massivement son projet de compression drastiques des dépenses sociales.

« Ce n’est pas de l’austérité, c’est du sérieux »

Pourtant, ce nouveau passage médiatique a des airs de coup pour rien tant il est resté inflexible à propos de son plan d’austérité de 43,8 milliards d’euros. « En France, on n’a pas présenté un budget en équilibre depuis 51 ans. Notre pays doit sortir de la malédiction de la dette », s’est-il exclamé pour justifier ses intentions, écartant toute possibilité d’agir sur les recettes, notamment en taxant les plus fortunés, en particulier par la taxe Zucman (2 % pour les patrimoines dépassant les 100 millions d’euros).

Et de poursuivre : « Ce n’est pas de l’austérité, c’est du sérieux. Moi j’aime bien les chiffres, je suis un faux littéraire. On a dépensé l’an dernier 100, si on laisse aller on va dépenser 105, nous, on dit faisons des efforts pour dépenser 101 ou 102. Ce n’est pas de l’austérité ! ».

Interrogé sur la possibilité de faire des « compromis », en particulier sur sa volonté de supprimer deux jours fériés, le premier ministre a d’abord tergiversé. « Deux jours fériés en moins, ce n’est pas travailler gratuitement. C’est donner un peu plus parce que notre pays connaît des risques. C’est des journées de travail en plus pour le pays », a-t-il expliqué, avant de se dire prêt à n’en supprimer qu’un seul.

Dans un bref détournement de l’entretien par Sonia Mabrouk vers ses obsessions migratoires, François Bayrou a rappelé refuser « qu’on fasse de l’immigration la cause de la situation du pays ». Un sursaut salutaire ? Pas vraiment. Celui-ci se disant dans la foulée « persuadé que notre politique d’immigration doit évoluer » pour « maîtriser les entrées ».

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