Malgré une
mobilisation massive face à un incendie dévastateur d’une rare intensité, la
situation était encore incontrôlable mercredi après-midi.
Confrontés à
l’incendie qui avait déjà consumé, dans l’Aude, mercredi après midi, plus de
16 000 hectares et menaçait encore une quinzaine de communes, les pompiers doivent
gérer une situation d’une rare gravité. Laurent Guilloteau, syndicaliste CGT,
pompier du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) des
Bouches-du-Rhône, était sur le terrain dans la nuit du 5 au 6 août.
Il décrit ce
qu’on « pourrait qualifier de mégafeu, avec une vitesse de propagation
impressionnante ». Le sous-préfet de l’Aude évoque, lui, une vitesse
de progression des flammes à « plus de 6 km/h », assurant
que « tous les moyens utiles à la lutte contre le feu sont
déployés » avec « quasiment 2 000 sapeurs-pompiers sur le
terrain, 500 engins et, depuis ce 6 août, au matin, un important
dispositif aérien venu les appuyer ».
Mais, malgré la
mobilisation massive de moyens, l’incendie reste incontrôlable. « Sur
des feux comme ça, on n’est jamais assez », souligne Laurent
Guilloteau, en précisant que les renforts envoyés dans la nuit n’ont pas suffi
à compenser le manque de colonnes déployées en amont. Un déficit de moyens
humains et matériels imputable, selon lui, aux choix politiques : « Depuis
une dizaine d’années, la CGT s’insurge contre la suppression de près de
1 000 camions-citernes forestiers. »
Les promesses du chef de l’État pour y
remédier peinent à se concrétiser. Si les camions sont
progressivement réintroduits, le personnel manque cruellement et la façon d’y
remédier en transférant les ressources d’un département à l’autre est loin
d’être satisfaisante. « En renfort dans l’Aude, le SDIS 13 a
engagé l’équivalent de trois colonnes, précise le pompier
syndicaliste. 75 à 80 personnes et une quinzaine de camions qui ne sont plus
disponibles, pendant ce temps, pour les dispositifs préventifs dans les
Bouches-du-Rhône. »
La
problématique est double : gérer l’intensité du feu et assurer la relève
des équipes sur une chaîne continue qui impose aux pompiers un repos de
24 heures après un service de 24 heures. « Les annonces de
François Bayrou en matière d’économies risquent d’aggraver une situation
déjà précaire à cause des restrictions budgétaires passées et des
non-renouvellements de postes dans plusieurs départements », dénonce
encore Laurent Guilloteau, en alertant sur le risque d’« un effet
“boule de neige”, si de nouveaux départs de feu se déclarent ailleurs en
France ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire