Bruxelles a
annoncé mardi 5 août suspendre ses représailles aux droits de douane de
Donald Trump, en raison de l’accord commercial noué entre les États-Unis et
l’Union Européenne le 27 juillet. Après avoir capitulé et accepté une
taxation de 15 % sur les produits européens qui arrivent aux États-Unis, Bruxelles
a donc mis de côté la liste des produits américains qui auraient été taxés si
un accord n’avait pas été signé.
Après des mois
de négociations, Bruxelles et Washington ont scellé fin juillet un accord
commercial basé sur des droits de douane de 15 % sur les produits
européens qui arrivent aux États-Unis. L’Union Européenne a ainsi capitulé
en acceptant de se trancher une main quand Donald Trump menaçait de lui couper
le bras.
« La Commission a adopté aujourd’hui la procédure juridique nécessaire
pour suspendre la mise en œuvre de nos contremesures européennes », a déclaré mardi 5 août un porte-parole de
l’exécutif européen, Olof Gill. En clair, il s’agit de mettre de côté la liste
de produits américains qui seraient taxés si les États-Unis et l’UE ne
parvenaient pas à un accord, préparée par la Commission. Cette liste comprenait
93 milliards d’euros de marchandises : soja, avions,
voitures, etc.
L’Union
européenne n’a toutefois pas exclu de réactiver ces mesures de riposte si
jamais le bras de fer commercial avec l’administration Trump venait à connaître
de nouveaux rebondissements. « Nous remettons (ces mesures) au
congélateur mais nous pouvons toujours les ressortir », a ainsi
expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) un responsable européen, sous couvert
d’anonymat.
Les droits de
douane décidés par Donald Trump et les élites qui l’accompagnent, concernant
notamment le Brésil, l’Inde, le Canada ou la
Syrie, doivent entrer en vigueur le 7 août.
L’Inde, avec
qui les États-Unis n’ont toujours pas signé d’accord commercial, devait
jusqu’ici voir ses produits être surtaxés à hauteur de 25 %.
Mais Donald Trump a menacé d’aller plus loin « dans les prochaines
24 heures », reprochant notamment à New Delhi de continuer à acheter
du pétrole russe. Quant aux produits pharmaceutiques, la Maison Blanche prévoit
de les viser par des droits de douane sectoriels, une annonce qui pourrait
intervenir rapidement.
Début juillet,
Donald Trump avait affirmé qu’il imposerait une surtaxe de 200 %
sur les produits pharmaceutiques importés aux États-Unis si la production
n’était pas rapidement rapatriée sur le sol américain. Désormais, il anticipe
dans un premier temps « un droit de douane bas » sur ces
produits, mais « dans un an, un an et demi maximum, cela sera
150 % et ensuite 250 %, parce que l’on veut des médicaments fabriqués
dans notre pays ».
Dans le même
temps, la présidente de la Suisse et son ministre de l’Économie se rendent en
urgence à Washington pour tenter d’infléchir la position de Donald Trump avant
l’entrée en vigueur de droits de douane de 39 % qui risquent de durement
frapper les produits helvétiques arrivant aux États-Unis.
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