Mieux que les
diatribes publiques, les agissements en coulisses de la première puissance
mondiale désignent le camp dans lequel se range l’administration Trump à l’approche de la conférence consacrée à la
Palestine à l’ONU.
Par tous les
moyens, les services de la Maison-Blanche s’emploient à saboter la
perspective d’un accord à l’initiative de la France et de l’Arabie saoudite
incluant un grand nombre de pays, et dont le point d’orgue pourrait être la
reconnaissance par Emmanuel Macron, entre le 18 et le 20 juin, à New York, de l’État de Palestine. « Les
États-Unis s’opposent à toute mesure qui reconnaîtrait unilatéralement un État
palestinien hypothétique (…) et qui pourrait contraindre Israël en pleine
guerre, soutenant ainsi ses ennemis », écrit Washington aux
autres capitales en les exhortant à boycotter la conférence, sous peine de
mesures de rétorsion.
Le plan
français pourrait impulser un mouvement collectif susceptible d’exercer une
pression cruciale sur le gouvernement de
Benyamin Netanyahou, de plus en
plus isolé dans son entreprise de dévastation sans merci de la bande de
Gaza et de sa population. C’est bien ce qui dérange le premier ministre
israélien et son allié états-unien.
En
incluant la reconnaissance de la Palestine déjà actée par 148 pays
dans le monde – mais toujours pas à cette date par Paris, Londres, Berlin ou
Washington –, ce plan redonnerait du crédit à une solution de paix à deux
États dont la colonisation sans fin de
la Cisjordanie et le projet
d’expulsion des Palestiniens de Gaza visent à tuer définitivement l’espoir.
Après avoir fait croire à sa volonté de mettre rapidement un terme au massacre,
Donald Trump dissipe les derniers doutes s’il en restait en se plaçant
résolument du côté de la poursuite de la guerre.
Une page de
l’histoire va s’écrire dans les jours prochains. Mais les manœuvres américaines
ne font que confirmer le virage diplomatique mondial en cours. Ce n’était
pas gagné d’avance, après vingt mois de propagande acharnée pour justifier
l’injustifiable. Ce basculement est une victoire des mobilisations
citoyennes, des plus petites actions locales au vaste retentissement médiatique
de la Flottille de la liberté. Que leurs participants en soient tous salués.
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