vendredi 13 juin 2025

« Reconnaissance de la Palestine : le basculement », l’éditorial de Sébastien Crépel.



Mieux que les diatribes publiques, les agissements en coulisses de la première puissance mondiale désignent le camp dans lequel se range l’administration Trump à l’approche de la conférence consacrée à la Palestine à l’ONU.

Par tous les moyens, les services de la Maison-Blanche s’emploient à saboter la perspective d’un accord à l’initiative de la France et de l’Arabie saoudite incluant un grand nombre de pays, et dont le point d’orgue pourrait être la reconnaissance par Emmanuel Macron, entre le 18 et le 20 juin, à New York, de l’État de Palestine. « Les États-Unis s’opposent à toute mesure qui reconnaîtrait unilatéralement un État palestinien hypothétique (…) et qui pourrait contraindre Israël en pleine guerre, soutenant ainsi ses ennemis », écrit Washington aux autres capitales en les exhortant à boycotter la conférence, sous peine de mesures de rétorsion.

Le plan français pourrait impulser un mouvement collectif susceptible d’exercer une pression cruciale sur le gouvernement de Benyamin Netanyahou, de plus en plus isolé dans son entreprise de dévastation sans merci de la bande de Gaza et de sa population. C’est bien ce qui dérange le premier ministre israélien et son allié états-unien.

En incluant la reconnaissance de la Palestine déjà actée par 148 pays dans le monde – mais toujours pas à cette date par Paris, Londres, Berlin ou Washington –, ce plan redonnerait du crédit à une solution de paix à deux États dont la colonisation sans fin de la Cisjordanie et le projet d’expulsion des Palestiniens de Gaza visent à tuer définitivement l’espoir. Après avoir fait croire à sa volonté de mettre rapidement un terme au massacre, Donald Trump dissipe les derniers doutes s’il en restait en se plaçant résolument du côté de la poursuite de la guerre.

Une page de l’histoire va s’écrire dans les jours prochains. Mais les manœuvres américaines ne font que confirmer le virage diplomatique mondial en cours. Ce n’était pas gagné d’avance, après vingt mois de propagande acharnée pour justifier l’injustifiable. Ce basculement est une victoire des mobilisations citoyennes, des plus petites actions locales au vaste retentissement médiatique de la Flottille de la liberté. Que leurs participants en soient tous salués.

 

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