Quatre-vingts
ans après la victoire des Alliés et des peuples sur le nazisme et les
fascismes, l’histoire semble s’écrire à front renversé. L’image la plus
symbolique pourrait en être le salut nazi de l’homme le plus riche du
monde, Elon Musk, considéré à
ce moment-là comme le coprésident du pays le plus puissant du monde.
La réalité la
plus tragique, la plus douloureuse aussi de ce renversement, ce pourrait être
la volonté de Netanyahou et des fascistes qui le soutiennent, à la tête du pays
créé après la « solution finale », d’en finir avec Gaza et les
Palestiniens qui y vivent encore dans les conditions catastrophiques dont
s’insurge une part de l’opinion mondiale, mais qui ne semblent pas troubler
nombre des « grands » du monde. Le retournement encore, c’est la
Russie où Poutine entend se réclamer cyniquement du rôle majeur de l’URSS dans
le cours de la Seconde Guerre mondiale, au prix de 25 millions de morts,
pour justifier l’agression de l’Ukraine.
En France même,
les dirigeants du
Rassemblement national, continuateurs
d’un parti créé par des SS, se prétendent lavés d’un antisémitisme obsessionnel
et fondateur, remplacé par la haine des musulmans et des immigrés. La droite se
sent pousser des ailes depuis la victoire de Trump et entend discréditer, sous
l’étiquette du « wokisme », toutes les opinions progressistes comme ce qui
reste de l’héritage du Conseil national de la Résistance, mis à mal par les
politiques libérales, de Mitterrand à Macron.
Dans ce monde,
les États-Unis semblaient pour beaucoup, même à tort, un pôle de référence de
la démocratie et de la modernité. Depuis le retour à la
présidence de Trump, ils font peur. Leur rivalité avec la Chine fait planer la menace d’un affrontement dont
les conséquences pourraient être incommensurables, alors que le rôle de l’ONU
est bafoué aussi bien par les Russes que par les Américains. Un nouveau foyer
de tension a repris entre l’Inde et le Pakistan. Le nouveau pape Léon XIV,
américain de naissance et qui semble conscient du désordre du monde, en a
appelé à la paix. Albert Camus avait dit que plus que refaire le monde, notre
tâche était d’empêcher qu’il ne se défasse. Sans doute nous devons mener les
deux de front.
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