mercredi 9 octobre 2024

« Sans impôts, pas de justice sociale », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité.



C’est l’heure de vérité pour le gouvernement de Michel Barnier, qui doit dévoiler ce jeudi sa proposition de budget 2025. Jamais le débat parlementaire sur les finances publiques n’aura été aussi décisif, tant d’un point de vue démocratique, car c’est la première fois qu’il sera présenté par un gouvernement qui ne tire pas sa légitimité des urnes, que par l’ampleur inédite de la saignée qu’il compte imposer au pays, avec 40 milliards d’économies annoncées.

Derrière les lois de finances arides et les termes technocratiques, il n’existe pourtant pas de moment plus politique que le vote du budget. Ce qui se joue est crucial pour les services publics et la répartition des richesses. Un des nœuds concerne évidemment les hausses d’impôts. La séquence actuelle dit tout de la faillite du néolibéralisme à la sauce Macron : échec sur la dette, pourtant son mantra, sur la réduction des inégalités, sur les services publics, sur les investissements d’avenir.

Comme nous n’avons cessé de l’écrire dans ces colonnes depuis sept ans, les choix budgétaires du président, en particulier la baisse des impôts sur les grandes entreprises et les ménages les plus aisés, ne pouvaient mener qu’à ce désastre. Pire, cette politique a aussi érodé le consentement à l’impôt, pourtant l’un des piliers de notre République.

En témoigne l’expression « ras-le-bol fiscal » utilisée à tout-va, mais qui cache des réalités bien différentes avec, d’un côté, la fraude en bande organisée des plus riches, de l’autre, une exaspération croissante des contribuables face aux inégalités fiscales et à la dégradation concomitante des services publics.

Si Michel Barnier consent à augmenter les impôts des plus fortunés, les mesures envisagées sont bien insuffisantes, très loin d’une réelle fiscalité redistributive. Il existe pourtant des solutions concrètes, comme l’ont rappelé hier les forces politiques du Nouveau Front populaire en avançant dix mesures phares qui permettraient au pays de réduire à terme le déficit, tout en augmentant immédiatement les investissements dans les services publics et la transition écologique.

Elles feront l’objet d’amendements. Pour sûr, l’extrême droite, qui prospère sur les discours poujadistes et feint de défendre les services publics, ne les votera pas. Un autre moment de vérité…

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« Sans impôts, pas de justice sociale », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité.

C’est l’heure de vérité pour le gouvernement de Michel Barnier, qui doit dévoiler ce jeudi sa proposition de budget 2025. Jamais le débat ...