Aujourd’hui des millions d’enfants prennent le chemin
de l’école. Une rentrée scolaire, c’est un mélange d’excitation et
d’appréhension. Avec quels copains, ou copines, va-t-on se retrouver ?
quel maître ? quelle maîtresse ? Quel professeur en mathématique ou
en français ? Mais, cette année, s’ajoute à ces questions une inquiétude
plus générale. Car, c’est peu dire que la rentrée s’annonce encore plus
chaotique que les autres années. Aux problèmes systémiques du manque de moyens
et du manque d’enseignants s’ajoute le grand flou quant à la mise en œuvre de
la fameuse réforme du « choc des savoirs », avec sa mesure
phare : les « groupes de besoin », joli euphémisme pour éviter
l’expression groupe de niveau.
Et ce matin encore, aucun élève ne savait à quelle
sauce il allait être mangé. En effet, chaque établissement fera comme bon lui
semble. Si, grâce à la mobilisation des enseignants et des parents, l’option
« tri social » semble avoir du plomb dans l’aile, une chose reste
claire : pour le pouvoir macroniste, c’est le seul chemin qu’il convient
de suivre, de gré ou de force. Malgré l’absence de ministre, le pouvoir mise
sur une frange zélée de chefs d’établissement pour lancer le mouvement.
En refusant de s’attaquer à la crise du recrutement et
au manque de moyens, l’objectif reste de ne pas permettre une éducation pour
tous de haut niveau. Et peu importe si, en faisant cela, on assigne à l’école
le rôle de grande lessiveuse sociale. Chaque étape de la vie scolaire devient
un moment de mise à l’écart d’une partie des élèves. Un tri continu tout au
long du parcours scolaire et pour orienter vers des voies de garage et surtout
favoriser l’entre-soi dans les filières d’élite. Pour une partie des classes
supérieures, c’est d’ailleurs le privé qui remplit cette fonction. Les
surfinancements publics de cette « école » et les récents scandales
autour du collège Stanislas à Paris en sont la démonstration. La logique
des groupes de niveau telle que la conçoivent les macronistes n’est qu’un
rouage supplémentaire de cette machine à fabriquer de l’échec.
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