Surtout, que rien ne bouge. Pas touche à nos profits et nos intérêts.
Depuis quelques jours, la petite musique de l’immobilisme se joue sur tous les
tons. Qu’importe le message des urnes, les néolibéraux de tout poil se relaient
pour convaincre les Français que la seule issue, la seule alternative, serait
de continuer comme avant. Le Medef a même posé ses jalons par écrit dans un
communiqué lundi dernier.
L’action menée « depuis neuf ans » (en clair,
depuis le virage à droite de François Hollande) doit se poursuivre, réclame
l’organisation patronale. Une prise de position lunaire, qui passe sous silence
la responsabilité écrasante des politiques néolibérales dans la montée des
colères et des haines. Depuis quarante ans, la dérégulation et le marché-roi
ont fait exploser les inégalités de richesse et amplifier la destruction du
vivant et des communs. Or, pour éteindre cet incendie, que proposent le
patronat et ses relais ? De remettre un peu d’essence. On croit rêver.
C’est un fait : face à la victoire du Nouveau Front populaire (NFP),
les tenants du capital, à commencer par Emmanuel Macron, refuse de desserrer
leur emprise. En se replaçant au centre du jeu politique, le chef de l’État, au
comble du déni, ne fait pas que confisquer le résultat des élections.
Il cherche – quoi qu’il en coûte – un débouché politique à cette coalition
des néolibéraux qui ne jure que par le fantasmatique « ruissellement » des
riches vers les pauvres et diabolise toute velléité de redistribution. Un
mépris total des électeurs. Mais aussi des attentes populaires et des réalités
économiques. Comme le démontrent de nombreux chercheurs, les mesures portées
par le NFP – de la hausse du Smic au retour de l’ISF – n’ont rien de la
tragédie surjouée par la droite.
Dimanche dernier, les Français n’ont pas que barré la route au RN. Ils ont,
majoritairement, réclamé un changement de cap politique, un désir d’égalité et
d’apaisement. La petite fable du compromis, distillée par la Macronie depuis
quelques jours, ne doit tromper personne. Rien de cela ne peut exister sous
l’égide d’Emmanuel Macron. Celui qui a enchaîné les 49.3, servi en priorité les
plus riches et favorisé l’essor électoral du RN n’a jamais été un homme de dialogue.
Juste celui qui a mené la France au bord du gouffre. Et tente de faire un pas
de plus.
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