C’est aujourd’hui son anniversaire. 7
ans qu’il est à l’Élysée. Journalistes et politologues se relaient pour
commenter « l’événement ». Certes, nous n’en sommes plus au premier
anniversaire, où les médias, à la solde de Macron nous vantaient les « qualités
du roi ». Son étoile a pâli et elles, ils, sont moins nombreux à se pâmer
devant « sa majesté » et à être éblouis par sa pensée complexe. Passée sa phase
d’installation, dominée par quelques mises en scène, apparaît un président
narcissique et autoritaire. Ou pour le dire autrement, un glissement vers
l’exercice solitaire du pouvoir. Il est le prince-président en son royaume. Au
point de ne jamais renoncer au bon mot, qui devient vite une provocation.
Inscrivons dans ce registre la dénonciation des « fainéants », de « illettrées
» et « ceux qui ne sont rien ». Dans un entretien accordé à « La tribune du
dimanche », Jupiter dit regretter des mots « qui ont pu être mal interprétés et
blesser ». Bavures verbales, formulations vulgaires ou excessives, coups de
sang ? Non, ce qui s‘exprime dans ces formulations vient de bien plus loin que
de lui : sa nature profonde, c‘est tout simplement le mépris de classe
qu’éprouvent les adorateurs du capital pour celles et ceux qui n’ont qu’un bien
à vendre : leur force de travail. Les formules de Macron disent le mépris des «
riches à l’encontre des pauvres » C’est au pas de charge qu’il a mis en œuvre
une politique de plus en plus à droite. Suppression de l’ISF, baisse de
l’imposition sur les revenus du capital, casse du code du travail,
privatisation de la SNCF, réformes des retraites et de l’assurance chômage,
services publics mis à mal, loi sur l’immigration…Il n’a fait que reprendre à
son compte tous les credo du Medef. Baisse des charges, flexibilité du marché
du travail, réduction du déficit budgétaire.
Des milliards d’euros pour les
actionnaires et les puissants, des salarié-e-s, des retraité-e-s, des jeunes
des étudiants montré-e-s du doigt, laissé-e-s pour compte et saigné-e-s à
blanc. Les cartes d’une politique d’une droite décomplexée et autoritaire. Dans
son entretien à « La tribune du dimanche », le président exprime un autre
regret, celui de ne pas pouvoir exercer un troisième mandat. Rien que ça. Trois
ans encore, c’est déjà beaucoup trop ! D’autres mauvais coups sont annoncés
contre le monde du travail et de la création. L’urgence est donc de rassembler
largement pour nourrir toutes les mobilisations et ré-ouvrir une espérance,
avec la construction d’une plate-forme, de propositions alternatives – appelons
ça comme on voudra – à toutes les forces progressistes et de transformation
sociale. Pas pour refaire ce qui a échoué, mais pour défricher, confronter les
points de vue, inventer et ouvrir, dans les conditions d’aujourd’hui, un
nouveau chemin à des solutions convergentes.
À gauche, les formations politiques et
écologistes doivent entendre cette aspiration au rassemblement pour faire front
ensemble, à un moment où l’extrême droite frappe à la porte du pouvoir. Au-delà
des élections européennes, et de mon soutien à la liste conduite par Léon
DEFFONTAINES, j’estime qu’elles devraient mettre à la disposition des
salarié-e-s, en lutte, des syndicalistes, des acteurs de la vie associative,
rencontres et débats pour travailler à des solutions cohérentes et constructives.
Dans le respect de chacune des formations. Sans remplacer l’hégémonie d’hier,
par la même, ou par une autre. Il y a du grain à moudre. Il ne peut y avoir, à
mon sens, de politique d’égalité, de justice et de solidarité si on ne
s’attaque pas résolument à la domination du capital.
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