« Indochine, un mot qui fait
rêver. » Sans
doute Guillaume Perrault, qui a présenté ainsi une émission sur la chaîne TV
du Figaro, où il est chroniqueur, pensait-il aux couchers de soleil
sur la baie d’Along, à la paix des rizières dans les élégantes propriétés des
« résidents » français.
On se demande à quoi rêvaient les femmes et les hommes internés au bagne de
Poulo Condor, enfermés parfois dans les terribles « cages à tigres »
pendant des années sans pouvoir se lever et utiliser leurs jambes ? « Il
y avait 5 000 bagnards, on les laissait mourir », dira, après
coup, un commandant du camp pendant les années 1940.
Quels étaient les rêves des 6 000 victimes civiles du bombardement
de Haïphong par la flotte française, le 23 novembre 1946, alors que
des négociations autour de l’indépendance de la colonie étaient toujours en
cours avec le Vietminh ? Guillaume Perrault aurait pu aussi fredonner une
jolie chanson de l’époque : « C’est moi qui suis sa petite/
Son Anana, son Anana, son Anammite/Je suis vive, je suis charmante/Comme un
p’tit z’oiseau qui chante… »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire