mardi 19 mars 2024

« À la louche », le billet de Maurice Ulrich.

 


Le proverbe est connu : « Quand on soupe avec le diable, il faut une longue cuillère. » Le président du directoire du Monde, Louis Dreyfus, et son directeur, Jérôme Fenoglio, ont annoncé la conclusion d’un accord pour partager la table d’OpenAI, l’entreprise créatrice de ChatGPT, capable on le rappelle de générer images et textes à la demande.

Qualifié de gagnant-gagnant par les dirigeants du quotidien, il autorise l’entreprise à utiliser ses informations pour nourrir et fiabiliser ses réponses et permettrait en retour de « mettre au service du journalisme la puissance de calcul de l’IA » pour « un travail facilité dans un temps raccourci, sur des données multiples dans le cadre d’enquêtes larges ».

Aux États-Unis, le New York Times, à l’inverse, s’est catégoriquement opposé à l’utilisation de ses contenus et intente à OpenAI un procès en pillage de sa propriété intellectuelle. Les arguments du Monde ne sont pas sans fondement et questionnent les médias, sauf si OpenAI, qui a de l’appétit, se sert à la louche en laissant à la presse une très courte cuillère.

 

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