« Un scénario encore plus infernal
(que dans le nord de l’enclave) est sur le point de se réaliser » dans le
sud de la bande de Gaza où se concentre désormais l’offensive israélienne,
alerte la coordinatrice humanitaire pour les territoires palestiniens de l’ONU
tandis que l’OMS a dénoncé lundi 4 décembre un ordre d’évacuation d’un de
ses entrepôts médicaux que nie Israël.
Alors que l’armée israélienne intensifie ses opérations dans le sud de la bande de Gaza, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a alerté lundi soir de la situation de l’un de ses entrepôts, indispensables aux secours apportés aux Gazaouis dont près de 16 000 sont morts sous les bombes et 42 000 ont été blessés, selon le ministère de la Santé du Hamas.
« Aujourd’hui, l’OMS a reçu une
notification des Forces de défense israéliennes pour retirer nos fournitures de
notre entrepôt médical dans le sud de la bande de Gaza dans les 24 heures,
car les opérations au sol le rendront inutilisable », a annoncé sur X (ex-Twitter) Tedros Adhanom Ghebreyesus, demandant « à Israël de
retirer cet ordre et de prendre toutes les mesures possibles pour protéger les
civils et les infrastructures civiles, y compris les hôpitaux et les
installations humanitaires ».
Dans la foulée, l’organe de la Défense israélienne supervisant les
activités civiles dans les Territoires palestiniens (Cogat) a répondu sur le même
réseau social : « La vérité est que nous n’avons pas demandé
à évacuer les entrepôts et nous l’avons signifié clairement par écrit aux
responsables compétents de l’ONU. Nous nous attendons de la part d’un
responsable de l’ONU qu’il soit au moins exact (dans ses propos) »,
s’est-il défendu
Des échanges signes d’une tension toujours accrue entre Israël et les agences
de l’ONU qui
comptent plus de 100 morts dans leur rang en près de deux mois (« des pertes
sans précédent dans l’histoire des Nations Unies », selon Khaled
Mansour, un ancien porte-parole pour des agences onusiennes interrogé par Le Monde). Ces derniers jours, le
non-renouvellement du visa de la coordinatrice humanitaire de l’ONU pour les
territoires palestiniens, la Canadienne Lynn Hastings, accusée de ne pas
être « impartiale » par les autorités israéliennes,
a ainsi été annoncé.
Encore multipliée par les bombardements dans le sud, la situation sanitaire
dans la bande de Gaza est très inquiétante. Les populations civiles sont prises
au piège, alors que le blocus va de pair avec un risque élevé d’épidémies et de
famine. Selon l’OMS, le nombre d’hôpitaux opérationnels
est passé de 36 à 18 – dont 12 dans le sud – en moins de 60 jours. Trois d’entre eux
n’assurent que les premiers soins de base, tandis que les autres ne fournissent
que des services partiels. « Un scénario encore plus infernal (que
dans le nord de l’enclave) est sur le point de se réaliser, auquel les opérations
humanitaires ne pourront peut-être pas répondre », a alerté lundi Lynn Hastings.
Depuis la reprise des bombardements le 1er décembre, « les
opérations militaires israéliennes se sont étendues au sud de Gaza, forçant des
dizaines de milliers d’autres personnes à fuir dans des espaces de plus en plus
concentrés, avec un besoin désespéré de nourriture, d’eau, d’abris et de
sécurité », a-t-elle également rappelé, estimant que « les
conditions nécessaires pour fournir de l’aide à la population de Gaza
n’existent pas », et que « personne n’est en sécurité à Gaza
et il ne reste plus nulle part où aller ».
Julia Hamlaoui
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