mardi 7 novembre 2023

« Trente jours de guerre »,, l’éditorial de Stéphane Sahuc dans l’Humanité.



Depuis le 7 octobre et les attaques terroristes du Hamas sur des civils israéliens, la situation au Proche-Orient impacte nos vies à tous. Rien ne peut justifier la nature des attaques du Hamas. Des crimes que payent aujourd’hui dans leur chair l’ensemble des Palestiniens. Notre solidarité, notre compassion avec toutes les victimes sont totales.

Le Hamas savait pertinemment qu’Israël réagirait violemment. Les dirigeants du Hamas misaient même sur une riposte massive et brutale du gouvernement Netanyahou pour exacerber encore un peu plus la haine et consolider leur pouvoir. De son côté, Netanyahou n’a pas manqué l’occasion d’entraîner son pays dans une guerre de vengeance contre une population, contre un peuple entier. Depuis un mois, les Gazaouis sont écrasés sous les bombes et les chars, sans que cela n’entame la capacité de nuisance de la branche armée du Hamas, et sans que cela ne se traduise par la libération des otages. Et pendant que le monde a les yeux rivés sur Gaza martyrisée, l’annexion de la Cisjordanie s’accélère.

Cette stratégie de la vengeance aveugle n’assurera pas la protection des Israéliens. La surenchère dans la violence et dans la guerre ne fait qu’entraîner une perte de la maîtrise des événements à moyen et long terme. La politique israélienne actuelle crée les conditions d’une future insécurité pour les Israéliens mais aussi pour les communautés juives partout dans le monde. Dans ces circonstances, même si le Hamas était éradiqué, autre chose, de probablement plus extrême, prendrait sa place. Pour Israël, son avenir, sa sécurité, il est urgent de sortir de l’émotion, du désir de vengeance, afin de reprendre la maîtrise des événements et donc de ménager l’avenir.

Israël devait être la terre, la nation où les juifs ­seraient en sécurité. Ce n’est pas par la guerre et la vengeance que cette espérance deviendra réalité. Pour offrir la possibilité d’un avenir de paix pour cette région, il faut d’urgence un cessez-le-feu. La solidarité unilatérale est contre-productive.

 

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