Comme un fétu de bois prisonnier du courant, une fleur sans parfum qu’on ne voit même pas, comme un modeste acteur qui ne fait que semblant il passe parmi vous, quelques tours et voilà. Il envie bien sûr au vent la force de sa rage, à l’hiver ses rigueurs et ses dards à la pluie, parfois lui vient l’envie de devenir orage, le cœur de ses étés bat sans le moindre bruit. Et quand sa voix enfin se pare d’une audace, il est tant d’autres voix qui, vite, la dominent, comme un oiseau de proie débarrassant la place en chassant sans pitié les faibles, la vermine. À nouveau il se tait et il suit la rivière, les passants comme lui se comptent par millions, une herbe en plus, en moins, ce n’est pas une affaire pour le grand jardinier préparant ses moissons. Mais un jour, il le sait, ces frères de silence sauront se faire entendre et se feront vainqueurs. Il n’est meilleur outil que ce cri d’espérance venu comme un onguent apaiser les rancœurs.
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