lundi 21 août 2023

« À contre-courant », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité.



Vous avez l’impression d’avoir vécu un été pourri? Pourtant, la France reste à sec et suffoque sous une canicule tardive, témoignant dun allongement de la saison des fortes chaleurs. Alors que 72% des nappes phréatiques sont déjà en dessous des normales de saison, une centaine de communes subissent des pénuries d’eau. Dans un rapport rendu public cette semaine, le World Resources Institute dépeint l’extrême gravité de la situation à l’échelle internationale. Un quart de l’humanité est déjà menacé et 25 pays sont actuellement exposés à un stress hydrique extrêmement élevé, où les besoins en eau dépassent largement les ressources disponibles. Deux milliards de personnes pourraient à court terme manquer de cet élément essentiel à toute vie sur terre.

L’or bleu, qui ne connaît pas frontières, est un enjeu géopolitique déterminant pour la paix dans le monde. Moyen-Orient, Inde et Pakistan, Égypte et Éthiopie… la guerre de l’eau sévit déjà dans de nombreuses régions du monde. Pourtant, même si la conférence de l’ONU à New York en mars a marqué une première étape, il n’existe aucune politique contraignante sur la ressource, aucun organisme transversal comme la FAO pour l’alimentation.

C’est le défi majeur que l’humanité doit relever dans les prochaines années. À l’échelle nationale, Emmanuel Macron, après un premier quinquennat de mutisme et d’inaction, a fini par présenter en mars un «plan eau» au rabais, sans calendrier ni budget. Pire, malgré les recommandations unanimes, il rabaisse les objectifs de sobriété que s’était fixés la France il y a quatre ans lors des assises de l’eau .

Loin de cette politique du goutte-à-goutte, il existe pourtant une pluie de solutions, à l’échelle nationale comme mondiale, portées par nombre de collectivités et partis politiques. Plutôt que de s’en inspirer, le président de la République préfère réprimer les mouvements écologistes, au sein desquels une partie de la jeunesse lutte pour que les pouvoirs publics cessent de regarder ailleurs. En 2021, l’ONU alertait: «La sécheresse est sur le point de devenir la prochaine pandémie et il n’existe aucun vaccin pour la guérir.» Cette fois, le président ne pourra pas dire qu’il ne savait pas.

 

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