« Ils sont comment français ? » Cette
phrase d’une bêtise
abyssale, lâchée par une
sénatrice LR, en dit long du climat actuel, du discours décomplexé de la droite
extrême et ses diatribes fumeuses sur la « nationalité faciale » et autre « régression ethnique ». Il existerait donc deux types de citoyens, l’un, « Français de
souche », à
protéger de l’autre, ce « comment français ? » (comprendre
noir ou arabe). L’expression « Français de papier » avait déjà été utilisée par Valérie Pécresse, la
candidate dite des « Républicains », en 2022. À l’origine, la
formule serait apparue dans la Libre Parole, le journal antisémite d’Édouard
Drumont. Elle désignait alors les juifs d’origine étrangère. « Nul ne
semblait vous voir Français de préférence », écrira Aragon dans l’Affiche rouge.
Une puissante vague xénophobe et raciste est en train
d’éroder les principes fondamentaux de notre République. Au premier rang
desquels l’égalité des droits, pourtant gravée dans le marbre du préambule de
notre Constitution par la Déclaration universelle des droits de l’homme. Des
textes que semblent avoir oubliés les macronistes, qui se permettent pourtant
de distribuer des brevets de « bons républicains » et les
confisquer aux organisations politiques qui manifestent (quel outrage !) contre
les violences policières.
Pourtant, l’ONU vient à nouveau ce week-end de taper sévèrement sur les doigts de la France, lui
recommandant de « s’attaquer en
priorité aux causes structurelles et systémiques de la discrimination raciale », notamment
au sein de la police. Elle relève la
pratique d’un « profilage racial dans les opérations de police, les
contrôles d’identité discriminatoires ». Des propos jugés « excessifs » par le Quai
d’Orsay.
Ce déni, tout comme la seule réponse du pouvoir d’un « retour à l’ordre » par une
justice expéditive et une surenchère sécuritaire, mènera à la catastrophe. Tant que les discriminations, le racisme et les
inégalités sociales perdureront, la marmite va continuer à bouillir. Et ne
débordera pas forcément du bon côté. Incapable de relever les immenses défis
sociaux et écologiques du moment, le néolibéralisme, qui fait commerce de ces
haines, a déjà choisi son camp.
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