jeudi 22 juin 2023

« Marianne a mal », l’éditorial de Cathy Dos Santos dans l’Humanité.

 


Il n’aura fallu que six petites années à Emmanuel Macron pour discréditer la parole présidentielle, abîmer durablement les valeurs républicaines. L’illégitime réforme des retraites, avec une Assemblée nationale bâillonnée par une minorité godillot, en est un stupéfiant exemple. Il y en a d’autres. Souvenez-vous des ambitions du jeune banquier de chez Rothschild qui jurait, avant d’être élu chef de l’État en 2017, qu’il bâtirait une «République exemplaire», où les lois reposeraient sur «la confiance politique». Depuis lors, les scandales se succèdent, éclaboussant jusqu’au plus proche entourage de l’hôte de l’Élysée: Benalla, Dupond-Moretti, Darmanin, Rugy, Dussopt, Buzyn, Kohler, etc. Amis, députés, ministres, que du beau monde. Certains sont toujours en poste.

On cherche encore l’exemplarité tant exaltée par le président de la République. Le préfet Christian Gravel a certes jeté l’éponge, après la publication du rapport de l’Inspection générale de l’administration sur le pillage des dotations du Fonds Marianne. Mais, pour l’heure, Marlène Schiappa se défend de toute implication. Elle était pourtant ministre déléguée chargée de la Citoyenneté en 2021, et initiatrice dudit fonds, lancé six mois après l’assassinat de Samuel Paty, avec pour objectif de défendre les valeurs de la République et de lutter contre la radicalisation.

Après l’émoi suscité par ce crime politique, on voit mal comment la ministre et son équipe auraient pu se désintéresser du devenir de ce fonds. D’ailleurs, son ancien chef de cabinet vient de la lâcher, en déclarant qu’elle a sciemment écarté des associations comme SOS racisme. Quant aux principaux bénéficiaires, loin de promouvoir la devise de la France, ils se sont gavés à la faveur de l’attentat islamiste contre l’enseignant, se faisant les relais d’une propagande destinée à salir les adversaires ­d’Emmanuel Macron. Marianne a mal.

Marlène Schiappa doit être entendue par le Sénat. Toute la lumière doit être faite dans cette affaire abjecte. «Le principal danger pour la démocratie est la persistance de manquements à la probité parmi des responsables politiques», disait encore le candidat Macron en 2017. Dont acte.

 

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