vendredi 23 juin 2023

23 juin 1981 : Quatre ministres communistes entrent au gouvernement !



« Dans les années 1970, le PCF a eu raison de se déclarer haut et fort comme un parti de gouvernement. Les années qui suivirent notre participation au gouvernement des socialistes Pierre Mauroy, en 1981, et Lionel Jospin en 1997, ont fait et font encore l’objet de désaccords au sein de notre parti. Ce fut particulièrement le cas lorsqu’en 1984, nous avons pris la décision de quitter le gouvernement de Laurent Fabius. Nous étions partagés, certains estimaient que nous n’aurions jamais dû y entrer, d’autres que nous ne devions pas le quitter. Ce qui nous a valu des débats houleux et des cicatrices qui ne se sont jamais refermées. D’autant plus que seize années plus tard, les communistes se trouvaient face au même dilemme. Faut-il dire oui à notre participation au gouvernement de « la gauche plurielle » ? Personnellement je ne mets pas sur le même plan la participation de ministres communistes à ces deux gouvernements. Nous avons eu raison, à la fois de participer au gouvernement en 1981 et de le quitter en 1984 quand la décision a été prise par François Mitterrand d’imposer « le tournant de la rigueur ». Je n’oublie pas les avancées, les acquis de cette période : l’augmentation du SMIC et des salaires, la 5e semaine de congés payés, la retraite à 60 ans, les lois de décentralisation, avec leurs limites, la réforme de la fonction publique menée par Anicet Le PORS. Les lois Auroux qui sont à l'origine d'innovations notables en matière d'expression des salariés sur leurs conditions de travail et de prévention des risques. Elles sont notamment à l'origine de la création du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) qui contribuait à la protection des salariés dans les entreprises de plus de cinquante personnes et aussi du droit de retrait. L’abolition de la peine de mort. On m’objectera, à juste titre, que nombre de ces conquêtes ont, depuis, été largement mises en cause, vidées de leur contenu. Certes. Mais c’est un autre débat sur lequel il y a beaucoup à dire. Je ne porte pas la même appréciation sur la présence de ministres communistes dans le gouvernement dit de « la gauche plurielle » en 1997. Lors du vote des communistes dans ma section, je m’y suis opposé. On évoquera les 35 heures et quelques autres avancées, mais ce serait oublier nombre de privatisations, qui se paient cher encore aujourd’hui. Et puis comment ne pas évoquer le coup de Jarnac de Chirac et Jospin, faisant approuver par référendum ce fameux quinquennat et l’inversion du calendrier électoral ».

(À L’ÂGE OÙ LA VIE SE RACONTE. PAGES 57 ET 58)

 

 

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