jeudi 25 mai 2023

« N’est pas Jean Moulin qui veut », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité.



Ah, l’encombrant héritage du Conseil national de la Résistance pour Emmanuel Macron. Toutes les «réformes» du chef de l’État pointent dans le sens de la feuille de route dressée, il y a plus de quinze ans, par le vice-président du Medef, Denis Kessler, pour «défaire méthodiquement le programme du CNR». Et pourtant, le mal-aimé président des riches se verrait bien «en même temps» incarner le successeur des résistants de la rue du Four. Mais nest pas Jean Moulin qui veut. Pour les quatre-vingts ans du CNR, l’Élysée retient de lancien préfet du Front populaire qu’il sut «unir au sein dun même mouvement résistant les droites et les gauches». On n’en mesure que mieux le fossé immense qui sépare les hommes du 27 mai 1943, attelés dans la nuit la plus noire à relever la nation autour d’un même idéal de justice, et l’entreprise de démolition et de division d’un président minoritaire que son «CNR» de pacotille nimmunise pas contre les bruits de casseroles.

Tandis que le programme des «jours heureux» résonne toujours de façon incroyablement moderne aujourd’hui, Emmanuel Macron et son gouvernement s’évertuent à détruire ces fondements de notre société. À la «démocratie économique et sociale» projetée par ces grands aïeux, s’oppose le règne des exemptions fiscales des grandes fortunes. La «participation des travailleurs à la direction de l’économie» n’est plus qu’un rêve, à l’heure de l’explosion des dividendes des actionnaires. Le «plan complet de sécurité sociale» est frontalement attaqué par la réforme des retraites. Et la déréglementation des tarifs du gaz parachève la destruction de l’édifice bâti depuis la loi de nationalisation de l’énergie du ministre communiste Marcel Paul, en 1946.

Pourtant, les ressources infiniment plus abondantes qu’alors rendent les «jours heureux» à portée de main. Mais comme à l’époque, ils n’adviendront qu’avec le courage de femmes et d’hommes prêts à surmonter leurs désaccords pour ouvrir une perspective de progrès et de rassemblement au peuple français. L’anniversaire du CNR nous rappelle que le désastre n’est jamais une fatalité. 

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