Les défenseurs d’une certaine idée de la République
sociale connaissent la formule : le service public, c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. Ce week-end, la ville de Lure est devenue le point de
convergence national de la défense des
services publics. Dans cette commune de Haute-Saône, où les luttes furent
nombreuses contre la destruction lente et méthodique de tous les dispositifs
républicains mis à la disposition des citoyens, des centaines de personnes ont
manifesté à l’appel de 260 associations, syndicats et partis politiques,
etc. Une nouvelle étape dans cette bataille fondamentale, toujours recommencée,
partout sur le territoire.
Ils venaient de Toulouse, de Bretagne, de Paris, de
Grenoble, de Charleville-Mézières et d’ailleurs, mais tous avaient le même
objectif. Dénoncer le déclassement abyssal de nos services publics et rappeler
à tous qu’ils restent un rouage essentiel du vivre-ensemble et du pacte social,
sachant que 70 % des Français s’y déclarent « résolument attachés ». Alors que, en ce domaine (aussi), le bilan de la
Macronie s’avère accablant, la contre-offensive est donc lancée avec un esprit
d’unité – indispensable – qui aura des suites. Ainsi, usagers,
professionnels et élus se rejoignent, main dans la main.
Dans les conditions du libéralisme idéologique
dominant qui procède d’une « dé-collectivisation » achevant d’isoler les individus, et face aux crises encore à venir, le monde aura de plus en plus besoin d’interdépendances,
de coopérations, de solidarités. Ce projet de société s’appelle, en
France : service
public. La République à réinventer s’inscrit résolument dans une redéfinition de la cohésion
sociale. Les services publics en sont constitutifs. Cela confère à notre pays,
en raison de son expérience
historique, et à ses
citoyens une grande responsabilité pour les défendre et surtout les promouvoir
au XXIe siècle. L’appel de Lure symbolise cette dynamique de résistance et de
coconstruction, afin de reprendre l’approfondissement théorique de la notion
même de service public en intégrant les changements du siècle et l’ambition
d’un redéploiement de grande ampleur. Ce qui élève la lucidité au rang de
qualité éminente du militant d’aujourd’hui, dans le combat et l’idée qu’il se
fait des biens communs.
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