Encore une fois, le mouvement social fait preuve de
grandeur. Au terme de la huitième journée de grève et de mobilisations, la
détermination populaire contre la réforme des retraites demeure intacte, malgré
l’arrogance et le mépris d’un exécutif hors-sol. À l’intelligence de la rue, le
chef de l’État continue d’opposer une suffisance insupportable. Que personne ne
s’y trompe, cette posture révèle la grande fébrilité d’Emmanuel Macron et son
manque flagrant de crédibilité. Preuve en est, pour la première fois, il a
assisté, lundi, à la réunion hebdomadaire des cadres de la Macronie afin de les
recadrer avant la journée cruciale d’aujourd’hui. Le président a raison d’être
inquiet.
Les syndicats sont unanimes, les manifestations d’hier
n’étaient pas un baroud d’honneur. Le vote de la commission mixte paritaire n’y
changera rien. Pas plus que le recours à l’arsenal législatif et
constitutionnel qu’envisagerait désormais l’exécutif. Un énième passage en
force serait, à juste titre, vécu par les Françaises et les Français comme une
grave rupture démocratique. Certains justifieront que les 49.3 et autres outils
à disposition du gouvernement et de l’Assemblée sont parfaitement légaux.
Légaux, oui, légitimes, non, alors qu’une franche majorité de ce pays s’oppose
à cette contre-réforme. Ces dernières années, des putschs ont été
magistralement menés en Amérique latine grâce à la justice et aux
Constitutions. Cela ne les a jamais rendus plus acceptables.
Sous les ors de la République, les pressions, les
tractations et autres juteuses promesses vont bon train afin de réunir une
majorité parlementaire qui n’a pour seul objectif que de livrer à court terme
notre système de retraite aux fonds privés. La minorité présidentielle joue son
va-tout. Quant à la droite, réduite à d’obscènes marchandages, elle en sera
aussi pour ses frais. D’où les dissensions internes qui l’agitent. Face à ces
calculs politiciens qui renvoient une image déplorable de la politique,
l’intersyndicale, l’opinion publique et le mouvement social font corps. Les
députés de gauche avancent eux aussi une issue à la crise avec le référendum
d’initiative partagée afin de bloquer une réforme injuste et injustifiable.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire