dimanche 26 février 2023

Vieux paysan !



Toute ta vie, tu vois, t’as défendu ta terre contre vents et marées, grêle et gelée qui tuent. Tu as saigné, sué, côtoyé la misère,  mais au soir de tes jours qu’en retireras-tu ? Tes enfants sont partis, papillons en cavale attirés par les feux des néons en folie.  Et la goutte d’alcool qu’au matin tu avales ne suffit même plus à dissiper l’ennui. Tu promènes parfois ton regard sur tes champs et remonte en ton cœur un soupçon de fierté, même si tu sais bien que la route des vents est passée trop souvent dans les mains des banquiers. Travailler, à quoi bon, tu n’as plus la manière, quand tout autour de toi seul compte le profit, qu’on en est arrivé à payer les jachères à remplacer le blé par la ronce et l’ortie. Restent les souvenirs pour réchauffer ta tête, les moissons, les vendanges et l’odeur des sillons, ces flonflons de trois sous pour te faire la fête comme bouquet de fleurs parfumant l’abandon.

 

mardi 21 février 2023

𝙈𝙖𝙘𝙧𝙤𝙣/𝘽𝙤𝙧𝙣𝙚/𝙇𝙚 𝙈𝙖𝙞𝙧𝙚/ 𝘿𝙪𝙨𝙨𝙤𝙥𝙩 : « 𝙄𝙢𝙥𝙤𝙨𝙩𝙪𝙧𝙚 𝙚𝙩 𝙢𝙮𝙨𝙩𝙞𝙛𝙞𝙘𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 »



𝘾𝙚 𝙢𝙖𝙩𝙞𝙣 𝙡𝙚 𝙥𝙧𝙚́𝙨𝙞𝙙𝙚𝙣𝙩 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙍𝙚́𝙥𝙪𝙗𝙡𝙞𝙦𝙪𝙚 𝙨’𝙚́𝙩𝙖𝙞𝙩 𝙡𝙚𝙫𝙚́ 𝙩𝙤̂𝙩 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙧𝙚𝙣𝙘𝙤𝙣𝙩𝙧𝙚𝙧 𝙘𝙚𝙪𝙭 𝙖̀ 𝙦𝙪𝙞 𝙞𝙡 𝙙𝙚𝙢𝙖𝙣𝙙𝙚 𝙙𝙚 𝙩𝙧𝙖𝙫𝙖𝙞𝙡𝙡𝙚𝙧 𝙙𝙚𝙪𝙭 𝙖𝙣𝙣𝙚́𝙚𝙨 𝙙𝙚 𝙥𝙡𝙪𝙨. 𝙎𝙤𝙣 𝙥𝙧𝙤𝙥𝙤𝙨 𝙢𝙚́𝙧𝙞𝙩𝙚 𝙦𝙪’𝙤𝙣 𝙨’𝙮 𝙖𝙧𝙧𝙚̂𝙩𝙚. 𝙄𝙡 𝙖 𝙙𝙚́𝙛𝙚𝙣𝙙𝙪 𝙪𝙣𝙚 𝙧𝙚́𝙛𝙤𝙧𝙢𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙧𝙚𝙩𝙧𝙖𝙞𝙩𝙚𝙨 𝙦𝙪𝙞, 𝙣𝙤𝙪𝙨 𝙙𝙞𝙩-𝙞𝙡, 𝙋𝙀𝙍𝙈𝙀𝙏 𝘿𝙀 𝘾𝙍𝙀́𝙀𝙍 𝙋𝙇𝙐𝙎 𝘿𝙀 𝙍𝙄𝘾𝙃𝙀𝙎𝙎𝙀𝙎 𝙋𝙊𝙐𝙍 𝙇𝙀 𝙋𝘼𝙔𝙎 ». « 𝙊𝙉 𝙉𝙀 𝙋𝙀𝙐𝙏 𝙋𝘼𝙎 𝘾𝙊𝙉𝙏𝙄𝙉𝙐𝙀𝙍 𝘼̀ 𝘿𝙄𝙍𝙀, 𝙊𝙉 𝘼 𝙐𝙉𝙀 𝘾𝙍𝙄𝙎𝙀 𝘿𝙀 𝙇’𝙀́𝘿𝙐𝘾𝘼𝙏𝙄𝙊𝙉 𝙉𝘼𝙏𝙄𝙊𝙉𝘼𝙇𝙀, 𝙊𝙉 𝘼 𝙐𝙉𝙀 𝘾𝙍𝙄𝙎𝙀 𝘿𝙀 𝙇’𝙃𝙊̂𝙋𝙄𝙏𝘼𝙇, 𝘾𝙊𝙈𝙈𝙀𝙉𝙏 𝙊𝙉 𝙁𝙄𝙉𝘼𝙉𝘾𝙀 ? » 𝘿𝙚́𝙟𝙖̀, 𝙖̀ 𝙡𝙖 𝙛𝙞𝙣 𝙙𝙚 𝙡’𝙖𝙣𝙣𝙚́𝙚 2022, 𝙀𝙢𝙢𝙖𝙣𝙪𝙚𝙡 𝙈𝙖𝙘𝙧𝙤𝙣 𝙡’𝙖𝙫𝙖𝙞𝙩 𝙖𝙫𝙤𝙪𝙚́ 𝙙𝙚𝙫𝙖𝙣𝙩 𝙡𝙚𝙨 𝙟𝙤𝙪𝙧𝙣𝙖𝙡𝙞𝙨𝙩𝙚𝙨 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙥𝙧𝙚𝙨𝙨𝙚 𝙥𝙧𝙚́𝙨𝙞𝙙𝙚𝙣𝙩𝙞𝙚𝙡𝙡𝙚 : « 𝙇𝙖 𝙧𝙚́𝙛𝙤𝙧𝙢𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙧𝙚𝙩𝙧𝙖𝙞𝙩𝙚𝙨 𝙥𝙤𝙪𝙧𝙧𝙖𝙞𝙩 𝙨𝙚𝙧𝙫𝙞𝙧 𝙖̀ 𝙛𝙞𝙣𝙖𝙣𝙘𝙚𝙧 𝙡𝙖 𝙩𝙧𝙖𝙣𝙨𝙞𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙚́𝙘𝙤𝙡𝙤𝙜𝙞𝙦𝙪𝙚, 𝙡𝙚 𝙨𝙮𝙨𝙩𝙚̀𝙢𝙚 𝙙𝙚 𝙨𝙖𝙣𝙩𝙚́ 𝙤𝙪 𝙚́𝙘𝙤𝙡𝙚 ». 𝙎𝙚𝙣𝙩𝙖𝙣𝙩 𝙡𝙚 𝙫𝙚𝙣𝙩, 𝙡𝙚 10 𝙟𝙖𝙣𝙫𝙞𝙚𝙧, 𝙥𝙧𝙚́𝙨𝙚𝙣𝙩𝙖𝙣𝙩 𝙨𝙖 𝙘𝙤𝙣𝙩𝙧𝙚-𝙧𝙚́𝙛𝙤𝙧𝙢𝙚, 𝙀́𝙡𝙞𝙨𝙖𝙗𝙚𝙩𝙝 𝘽𝙤𝙧𝙣𝙚 𝙙𝙚́𝙘𝙡𝙖𝙧𝙖𝙞𝙩 : « 𝘾𝙝𝙖𝙦𝙪𝙚 𝙚𝙪𝙧𝙤 𝙘𝙤𝙩𝙞𝙨𝙚́ 𝙨𝙚𝙧𝙫𝙞𝙧𝙖 𝙖̀ 𝙛𝙞𝙣𝙖𝙣𝙘𝙚𝙧 𝙣𝙤𝙨 𝙧𝙚𝙩𝙧𝙖𝙞𝙩𝙚𝙨, 𝙧𝙞𝙚𝙣 𝙙’𝙖𝙪𝙩𝙧𝙚 ». 𝘽𝙧𝙪𝙣𝙤 𝙇𝙚 𝙈𝙖𝙞𝙧𝙚 𝙮 𝙖𝙡𝙡𝙖𝙞𝙩 𝙙𝙚 𝙨𝙤𝙣 𝙘𝙤𝙪𝙥𝙡𝙚𝙩 « 𝙥𝙧𝙤𝙢𝙚𝙩𝙩𝙖𝙣𝙩 𝙦𝙪𝙚 𝙘𝙝𝙖𝙦𝙪𝙚 𝙚𝙪𝙧𝙤 𝙘𝙤𝙩𝙞𝙨𝙚́ 𝙞𝙧𝙖 𝙗𝙞𝙚𝙣 𝙖𝙪𝙭 𝙘𝙖𝙞𝙨𝙨𝙚𝙨 𝙙𝙚 𝙧𝙚𝙩𝙧𝙖𝙞𝙩𝙚𝙨 𝙚𝙩 𝙪𝙣𝙞𝙦𝙪𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩 𝙖𝙪𝙭 𝙘𝙖𝙞𝙨𝙨𝙚𝙨 𝙙𝙚 𝙧𝙚𝙩𝙧𝙖𝙞𝙩𝙚𝙨 ». 𝙊𝙡𝙞𝙫𝙞𝙚𝙧 𝘿𝙪𝙨𝙨𝙤𝙥𝙩 𝙚𝙣 𝙧𝙖𝙟𝙤𝙪𝙩𝙖𝙞𝙩 𝙪𝙣𝙚 𝙘𝙤𝙪𝙘𝙝𝙚 « 𝙋𝙖𝙨 𝙪𝙣 𝙚𝙪𝙧𝙤 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙧𝙚́𝙛𝙤𝙧𝙢𝙚 𝙣𝙚 𝙨𝙚𝙧𝙫𝙞𝙧𝙖 𝙖̀ 𝙥𝙖𝙮𝙚𝙧 𝙖𝙪𝙩𝙧𝙚 𝙘𝙝𝙤𝙨𝙚 𝙦𝙪𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙧𝙚𝙩𝙧𝙖𝙞𝙩𝙚𝙨 ». 𝙐𝙣𝙚 𝙣𝙤𝙪𝙫𝙚𝙡𝙡𝙚 𝙛𝙤𝙞𝙨 𝙈𝙖𝙘𝙧𝙤𝙣, 𝙧𝙖𝙥𝙥𝙚𝙡𝙡𝙚 𝙖̀ 𝙡’𝙤𝙧𝙙𝙧𝙚 𝙩𝙤𝙪𝙩 𝙨𝙤𝙣 𝙗𝙚𝙖𝙪 𝙢𝙤𝙣𝙙𝙚. 𝘿𝙖𝙣𝙨 𝙨𝙤𝙣 𝙥𝙧𝙤𝙜𝙧𝙖𝙢𝙢𝙚 𝙙𝙚 𝙨𝙩𝙖𝙗𝙞𝙡𝙞𝙩𝙚́ 2022-2027, 𝙖𝙙𝙧𝙚𝙨𝙨𝙚́ 𝙖̀ 𝘽𝙧𝙪𝙭𝙚𝙡𝙡𝙚𝙨 𝙡𝙚 𝙜𝙤𝙪𝙫𝙚𝙧𝙣𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩 𝙈𝙖𝙘𝙤𝙣 𝙖 𝙢𝙞𝙨 𝙚𝙣 𝙖𝙫𝙖𝙣𝙩 𝙨𝙖 𝙧𝙚́𝙛𝙤𝙧𝙢𝙚 𝙙𝙚𝙨 𝙧𝙚𝙩𝙧𝙖𝙞𝙩𝙚𝙨 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙧𝙚𝙫𝙚𝙣𝙞𝙧 𝙨𝙤𝙪𝙨 𝙡𝙖 𝙗𝙖𝙧𝙧𝙚 𝙙𝙚𝙨 3% 𝙙𝙚 𝙙𝙚́𝙛𝙞𝙘𝙞𝙩. 𝙇𝙚 𝙥𝙧𝙚́𝙨𝙞𝙙𝙚𝙣𝙩 𝙙𝙚𝙨 𝙧𝙞𝙘𝙝𝙚𝙨 𝙩𝙞𝙚𝙣𝙩 𝙨𝙚𝙨 𝙚𝙣𝙜𝙖𝙜𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩𝙨. 𝘾𝙤𝙪𝙥𝙚́ 𝙙𝙚𝙨 𝙧𝙚́𝙖𝙡𝙞𝙩𝙚́𝙨 𝙦𝙪𝙞 𝙩𝙧𝙖𝙫𝙚𝙧𝙨𝙚𝙣𝙩 𝙡𝙚 𝙢𝙤𝙣𝙙𝙚 𝙙𝙪 𝙩𝙧𝙖𝙫𝙖𝙞𝙡 𝙚𝙩 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙘𝙧𝙚́𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣, 𝙈𝙖𝙘𝙧𝙤𝙣 𝙨𝙚 𝙩𝙖𝙧𝙜𝙪𝙚 𝙙𝙪 𝙗𝙤𝙣 𝙨𝙚𝙣𝙨 𝙙𝙤𝙣𝙩 𝙛𝙚𝙧𝙖𝙞𝙚𝙣𝙩 𝙥𝙧𝙚𝙪𝙫𝙚 𝙣𝙤𝙨 𝙘𝙤𝙣𝙘𝙞𝙩𝙤𝙮𝙚𝙣.𝙣𝙚𝙨. « 𝙈𝙤𝙣𝙨𝙞𝙚𝙪𝙧 𝙡𝙚 𝙥𝙧𝙚́𝙨𝙞𝙙𝙚𝙣𝙩, 𝙥𝙡𝙚𝙞𝙣𝙨 𝙙𝙚 𝙗𝙤𝙣 𝙨𝙚𝙣𝙨, 𝙥𝙖𝙧 𝙢𝙞𝙡𝙡𝙞𝙤𝙣𝙨, 𝙞𝙡𝙨 𝙫𝙤𝙪𝙨 𝙙𝙤𝙣𝙣𝙚𝙣𝙩 𝙧𝙚𝙣𝙙𝙚𝙯-𝙫𝙤𝙪𝙨 𝙡𝙚 7 𝙢𝙖𝙧𝙨.


samedi 18 février 2023

Passionnément humain !

 


Humain, joyeusement humain, terriblement humain, délicieusement humain, désespérément humain, car malgré la violence sociale, malgré les turbulences climatiques, malgré l'errance des plus pauvres, malgré la main - mise des puissants, malgré la bêtise crasse de ceux qui se veulent l'élite, malgré la violence faite à ceux et celles dites différents, malgré, malgré, malgré, malgré ... il suffit d'un ciel offert, d'une musique poignante, d'un livre saisissant, d'un rire partagé, d'un baiser profond, d'un regard vrai, d'une main tendue, d'une blague bien sentie et tout devient vivable. Avec cette joie qui parfois me saisit. Cette joie qui me redresse la tête, m’ouvre les poumons et me rend un peu, beaucoup plus fort. Elle me met à hauteur de la vie. Je dois bien cela à ceux et celles qui se sont battus et se battent encore pour que notre horizon ne soit pas toujours bouché. Oui parfois furieusement, le bonheur me saisit malgré, malgré... Cette sensation que rien ne nous manque. Sensation furtive mais bien réelle. La vie. La vie, malgré, malgré. Et à  mon tour, je peux me battre pour ceux et celles ...

jeudi 16 février 2023

Une petite flamme !

 


On n’est pas grand-chose, une petite flamme, juste, une petite flamme qui chaque jour doit combattre les tempêtes, les vents les plus violents. Ce petit feu qui est en nous, c’est ce que l’on a de plus précieux. Il ne faut jamais, jamais laisser s’éteindre cette petite flamme,  elle fait que tu es toi, avec tes qualités et tes défauts. Elle est la preuve de tous tes combats, de toutes les épreuves que tu as surmontées sur ta route. Cette chaleur que tu ressens au fond de toi, c’est ton cœur, qui bouillonne qui souffre et qui est heureux d’être là ! Il faut laisser briller toutes les petites flammes. L’étranger est une lumière, la porte est ouverte. Il ne tient qu’à toi d’y mettre une bûche. Et si tu t’aperçois que le feu s’éteint, souffle sur les braises. Ranime cette vie, cette petite source de chaleur. Elle est ton miroir, tu reflètes dans sa lumière. Et quand tu arriveras au bout de ta route, tu pourras te retourner, et ce n’est plus une petite flamme que tu verras, mais un feu de joie et c’est toi qui l’auras allumé. Petite flamme, alors, pourra enfin s’éteindre et s’en aller.

 

mercredi 8 février 2023

 


Déjà le bleu s’efface, les ombres ont pris la place. Encore un jour fichu, et la vie continue. Les néons dans la brume éclairent le bitume, un dealer abattu, et la vie continue. Plus loin sur la route, un accident sans doute,  c’est un ami perdu, et la vie continue. Un grand artiste est mort, ses œuvres brillent encore. Un peu d’absolu,  et la vie continue. Et puis tous ceux qui tombent  écrasés par les bombes,  assassinés, exécutés, abattus,  et la vie continue. Sur mon carnet d’adresses,  mais qui donc était-ce ? Tous ces noms disparus ? Et la vie continue. Plus je tourne les pages, moins je retrouve les images, de tout ce temps vécu,  et la vie continue. Déjà la nuit s’achève,  les années sont si brèves. La vie continue… Mais l’espoir n’a pas disparu

 

lundi 6 février 2023

Nouvelle : « Croisière d’espoir ? »



Partis tout pleins d’espoir sur des bateaux infâmes de passeurs véreux. Après des jours de mer, parfois plane, souvent dure, entassés et malades arrivent enfin à Lampedusa. La fin du cauchemar, l’espoir alors renaît. Leurs yeux brillent de joie ; leurs visages se tendent vers la terre de vie, où dit-on, tout est beau. On y est accueillis. On y mange à sa faim. On y est bien logés. On y trouve du travail. On y vit très heureux. Mais voilà qu’une vague, plus forte que les autres, embarque tout plein d’eau. Le bateau trop chargé prend une forte gite. Fusent des cris d’effroi, on se rue vers l’avant, on se rue vers l’arrière, on se bouscule en vain, on se pousse, se piétine. L’eau s’infiltre partout. Le bateau, lourd, s’incline. Les passagers glissent, passent par-dessus bord. Tout autour du bateau, ce n’est que cris, appels. L’eau est dure, sombre, glaciale, ennemie. On s’appelle, on supplie. Peu de mains se tendent parmi les compagnons, eux-mêmes occupés à leur propre survie. Alors, on se débat dans cette eau si froide. ; paniqués, on coule irrémédiablement. Enfin une vedette ; la marine italienne repêche les noyés, repêche les rescapés, secourt et réconforte, les conduit au rivage, où ils sont accueillis. Ils sont identifiés, entassés et parqués. On se compte, se recompte, combien en manque-t-il ? Combien n’arriveront pas, perdus à tout jamais, dans a mer sans pitié. Et à Lampedusa, amère désillusion. Tout est laid, repoussant. On est mal accueillis et à peine nourris. On n’a pas de travail, on y est malheureux. On y pleure, on y râle, il faut se résigner. Demain on partira, on ira vers l’ailleurs, vers des temps bien meilleurs. Espoir, désespoir, espoir. Des migrants, des réfugiés, des exilés.

« Au rendez-vous », l’éditorial de Laurent Mouloud dan l’Humanité.

  « Va à la niche ! Va à la niche ! On est chez nous ! »  Diffusées dans  Envoyé spécial , les images de cette sympathisante RN de Montarg...