Toute ta vie, tu vois, t’as défendu ta terre contre
vents et marées, grêle et gelée qui tuent. Tu as saigné, sué, côtoyé la misère,
mais au soir de tes jours qu’en
retireras-tu ? Tes enfants sont partis, papillons en cavale attirés par les
feux des néons en folie. Et la goutte
d’alcool qu’au matin tu avales ne suffit même plus à dissiper l’ennui. Tu
promènes parfois ton regard sur tes champs et remonte en ton cœur un soupçon de
fierté, même si tu sais bien que la route des vents est passée trop souvent dans
les mains des banquiers. Travailler, à quoi bon, tu n’as plus la manière, quand
tout autour de toi seul compte le profit, qu’on en est arrivé à payer les
jachères à remplacer le blé par la ronce et l’ortie. Restent les souvenirs pour
réchauffer ta tête, les moissons, les vendanges et l’odeur des sillons, ces
flonflons de trois sous pour te faire la fête comme bouquet de fleurs parfumant
l’abandon.
dimanche 26 février 2023
Vieux paysan !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
COMPAGNONS !
Je garderai de vous, compagnons de misère, au blanc de mes jardins la noirceur de vos pas, des rides de douleur sur une eau qui fut claire...

-
La mort de Paul Laurent, emporté soudainement et en pleine force a touché profondément les communistes. Évoquer sa mémoire est pour moi un...
-
Depuis les résultats de l’élection municipale de Villeneuve-Saint-Georges, les commentaires qui fleurissent sur la toile me donnent le tou...
-
De porte en porte, de village en village, chaque jour il marchait. Messager de l’espoir ou porteur de regrets. La lettre parfumée, au mili...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire