Hier,
pour la seconde fois en huit jours, le président de la République a « occupé »
les écrans de France 2. Recul de l’âge légal de la retraite, refus de la
taxation des superprofits inflation : l’angoisse des ménages croit, mais
Emmanuel Macron est resté inflexible, en fidèle serviteur de la classe
privilégiée qu’il défend. Il a résumé son état d’esprit par ces mots « le
bateau traverse la tempête ». Comme si, sans pour autant nier ses effets sur la
situation économique, la guerre en Ukraine était responsable de tous les maux.
Le prix du poulet augmente de 50%, la facture de l’électricité va croître de
15%, il reste inflexible malgré la farouche opposition de la majorité des
Français-e-s. il dit croire « à la France du travail et du mérite »,
mais reste toujours arrimé à sa vision toute personnelle de la justice fiscale avec
des coups de pouce et des chèques plus ciblés en 2023, la défiscalisation des
heures supplémentaires, plutôt que des changements systémiques. Donc exit, l’indexation
des salaires sur l’inflation, la taxation des superprofits alors qu’au lendemain
de sa prestation télévisée, était annoncée l’explosion des bénéfices de
TotalEnergie. Alors que les services de pédiatrie lancent l’alerte en pleine épidémie
de bronchiolite, Jupiter reconnaît qu’il n’y a pas assez de médecins. Sa
réponse : demander aux médecins retraités de reprendre du service et
donner davantage de responsabilités aux infirmières et aux autres professions
paramédicales. Quant à la crise de l’hôpital elle ne pourra que s’aggraver à la
lecture des moyens qui lui seront accordés dans le cadre du budget 2023 de la
Sécurité Sociale. Macron ne varie pas. Selon lui il faudrait montrer que rien
ne change à l’Élysée, alors qu’autour de nous tout change. Il veut « libérer et protéger », pour cela,
il compte toujours reculer l’âge légal
de la retraite à 65 ans d’ici 2031. Il est prêt à négocier mais se dit juste
ouvert à la discussion dans un périmètre restreint dont il bétonne les contours :
« pourquoi pas s’arrêter de travailler à 64 ans mais à condition d’allonger
la durée de cotisation ». Droit dans ses bottes, mais cependant conscient
des obstacles qui se dressent devant lui, à peine 6 mois après sa réélection,
il n’a pas manqué d’évoquer la possibilité d’un accord avec les députés LR et
centristes pour l’adoption de textes à l’Assemblée, sur les réformes du
travail, des retraites, sur l’immigration, « estimant que ceux-ci avaient
envoyé un message clair en ne votant pas les motions de censure déposes sur les
budgets ». Le capital possède en Macron un fervent défenseur du capital.
Sans mésestimer, le rôle que peuvent jouer les député-e-s du groupe GDR et des
autres groupes appartenant à la Nupes, c’est le mouvement social et sa
puissance qui décidera de tout et de l’avenir. À celles et ceux qui penseraient
se débarrasser d’Emmanuel Macron avec une motion de censure votée par les député-e-s
de la Nupes, de la droite et du Rassemblement national, c’est à dire une
alliance de la carpe et du lapin, je suis tenté de leur dire, oui et après ?
Pour faire quelle politique ? Sans compter le risque d’une dissolution qui
pourrait conduire, à n’en pas douter, à un renforcement des positions de l’extrême
droite. Les forces du capital ne mettant jamais ses œufs dans le même
panier, elles pourront compter sur elle pour servir ses intérêts. En tout état
de cause, inutile de compter sur les communistes pour se plonger dans ce
dangereux marigot politicien. On ne pactise pas avec l’extrême droite, jamais.
On la combat sur le plan politique et idéologique. Il n’est pas d’autre issue
que celle d’un mouvement social et populaire, assez puissant, pour remettre en
question ce qui est à la racine du mal
dont souffre notre pays : le capitalisme et pour en sortir !
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