Des enseignants ont notamment déposé des
droits de retrait, depuis le début de la semaine, pour dénoncer les conditions
dans lesquelles s’est déroulée la rentrée scolaire dans le département. Le
rectorat de Créteil dit vouloir recruter 100 professeurs contractuels pour
pallier les absences dans le second degré au sein de l’académie.
De Noisy-le-Grand à L’Île-Saint-Denis en passant par Saint-Ouen et
Villemomble. Depuis le début de la semaine, les mobilisations des personnels
éducatifs se multiplient en Seine-Saint-Denis pour dénoncer les conditions dans
lesquelles les cours ont repris ce lundi 3 janvier, en pleine déferlante du variant
Omicron.
Ce jeudi, des professeurs du lycée Flora-Tristan de Noisy-le-Grand ont
déposé un droit de retrait, déplorant notamment le manque d’agents d’entretien
pour respecter le protocole sanitaire.
« Il n’y a plus que trois agents pour assurer l’entretien de notre lycée,
qui accueille plus de 1 000 élèves. Il leur est en conséquence impossible de
procéder au nettoyage et à la désinfection au quotidien des salles, exigés par
le protocole sanitaire », écrivent-ils dans un communiqué. Ils y pointent
également l’absence d’infirmière scolaire alors « que plus de 250 élèves ont
été absents chaque jour, depuis la rentrée, et que de nombreux autres viennent
au lycée alors qu’ils présentent des symptômes ».
Opération école déserte à Villepinte
Au collège Alfred-Sisley, à L’Île-Saint-Denis, où les élèves viennent de
déménager dans un bâtiment provisoire le temps de la rénovation de leur
établissement, des enseignants ont également déposé un droit de retrait ce
mardi, ce mercredi et ce jeudi pour dénoncer le manque de moyens. Ce vendredi,
une opération école déserte est aussi organisée par l’association de parents
d’élèves FCPE du lycée Jean-Rostand de Villepinte, où les professeurs sont déjà
mobilisés, pour demander que le protocole sanitaire soit revu.
Une dizaine d’établissements concernés par des droits
de grève et de retrait dans l’académie
D’après le rectorat de Créteil, « des personnels ont souhaité exercer leur
droit de grève ou ont déposé des droits de retrait dans une dizaine
d’établissements » du second degré dans l’académie (Seine-Saint-Denis,
Val-de-Marne, Seine-et-Marne), depuis le début de la semaine, précisant que «
les droits de retraits examinés n’ont pas été retenus ».
Ce jeudi, des enseignants de neuf établissements du département (lycée
Paul-Eluard à Saint-Denis, collège Pierre-Semard à Bobigny, etc.) ont organisé
une assemblée générale interétablissements pour réclamer, entre autres, la
distribution de masques FFP2, de capteurs de CO2 dans
toutes les salles de classe, des « tests réguliers et encadrés » et le
recrutement de personnels (médicosocial, agents d’entretien, enseignants).
De son côté, le Snuipp-FSU 93 — syndicat des enseignants du 1er degré — a
interpellé le directeur académique, ce jeudi, dans une lettre ouverte,
demandant notamment l’embauche de personnels pour pallier les absences et la
fermeture des classes dès le premier cas de Covid, comme c’était le cas jusqu’à
la fin novembre. Une mesure décriée par la FCPE 93, pour qui
tout doit être fait pour préserver au maximum l’école en présentiel.
Un protocole inadapté pour la FCPE 93
« Le problème, c’est que l’Éducation nationale ne fait rien pour rassurer
les professeurs, estime Anne Pieter, coprésidente de la FCPE 93. Il n’y a pas
de masques FFP2, pas assez de capteurs de CO2. Et pour les familles, c’est
aussi n’importe quoi. Le protocole est tout simplement
inapplicable. On réclame trois tests aux enfants cas contacts, quel
que soit leur âge. Le ministère croit vraiment que les parents vont faire trois
tests dans le nez à des petits de maternelle ? Pourquoi ne développe-t-il pas
une vraie politique de dépistage par tests salivaires ? Pourquoi ne met-il pas
en place des opérations pour inciter à la vaccination des moins de 12 ans ? En
plus, il n’y a même pas assez d’autotests en pharmacie pour
suivre le protocole. Et quand les parents arrivent à en trouver, ils sont
obligés de les payer alors qu’ils sont censés être gratuits sur présentation
d’un justificatif. »
Ce mardi, l’association s’est entretenue avec le recteur de l’académie, qui
leur a indiqué que 10 % des enseignants étaient absents. « Ça nous paraît peu sachant que
jusqu’à 8,5 %, il nous dit que l’académie fonctionne normalement.
Cela ne fait que 1,5 % de différence. Il explique pourtant avoir déployé des
mesures spéciales. »
L’académie indique en effet mobiliser « 100 nouveaux emplois d’enseignants
» dans le second degré et « l’apport de 90 000 heures de surveillance » pour
affronter le pic épidémique. « Le rectorat a lancé dès le lundi 3 janvier une
campagne de recrutement. L’information est relayée auprès de nos partenaires
afin de toucher un public le plus large possible », précise-t-elle.
Ce jeudi soir, elle n’était pas encore en mesure d’indiquer combien de
classes et/ou d’établissements sont fermés à cause du Covid-19, ni combien
d’élèves sont touchés. Les données seront publiées ce vendredi.
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