vendredi 7 janvier 2022

Covid-19 à l’école : en Seine-Saint-Denis, parents et profs dénoncent le manque de moyens face à Omicron (Lu dans Le Parisien)



Des enseignants ont notamment déposé des droits de retrait, depuis le début de la semaine, pour dénoncer les conditions dans lesquelles s’est déroulée la rentrée scolaire dans le département. Le rectorat de Créteil dit vouloir recruter 100 professeurs contractuels pour pallier les absences dans le second degré au sein de l’académie.

De Noisy-le-Grand à L’Île-Saint-Denis en passant par Saint-Ouen et Villemomble. Depuis le début de la semaine, les mobilisations des personnels éducatifs se multiplient en Seine-Saint-Denis pour dénoncer les conditions dans lesquelles les cours ont repris ce lundi 3 janvier, en pleine déferlante du variant Omicron.

Ce jeudi, des professeurs du lycée Flora-Tristan de Noisy-le-Grand ont déposé un droit de retrait, déplorant notamment le manque d’agents d’entretien pour respecter le protocole sanitaire.

« Il n’y a plus que trois agents pour assurer l’entretien de notre lycée, qui accueille plus de 1 000 élèves. Il leur est en conséquence impossible de procéder au nettoyage et à la désinfection au quotidien des salles, exigés par le protocole sanitaire », écrivent-ils dans un communiqué. Ils y pointent également l’absence d’infirmière scolaire alors « que plus de 250 élèves ont été absents chaque jour, depuis la rentrée, et que de nombreux autres viennent au lycée alors qu’ils présentent des symptômes ».

Opération école déserte à Villepinte

Au collège Alfred-Sisley, à L’Île-Saint-Denis, où les élèves viennent de déménager dans un bâtiment provisoire le temps de la rénovation de leur établissement, des enseignants ont également déposé un droit de retrait ce mardi, ce mercredi et ce jeudi pour dénoncer le manque de moyens. Ce vendredi, une opération école déserte est aussi organisée par l’association de parents d’élèves FCPE du lycée Jean-Rostand de Villepinte, où les professeurs sont déjà mobilisés, pour demander que le protocole sanitaire soit revu.

Une dizaine d’établissements concernés par des droits de grève et de retrait dans l’académie

D’après le rectorat de Créteil, « des personnels ont souhaité exercer leur droit de grève ou ont déposé des droits de retrait dans une dizaine d’établissements » du second degré dans l’académie (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Seine-et-Marne), depuis le début de la semaine, précisant que « les droits de retraits examinés n’ont pas été retenus ».

Ce jeudi, des enseignants de neuf établissements du département (lycée Paul-Eluard à Saint-Denis, collège Pierre-Semard à Bobigny, etc.) ont organisé une assemblée générale interétablissements pour réclamer, entre autres, la distribution de masques FFP2, de capteurs de CO2 dans toutes les salles de classe, des « tests réguliers et encadrés » et le recrutement de personnels (médicosocial, agents d’entretien, enseignants).

De son côté, le Snuipp-FSU 93 — syndicat des enseignants du 1er degré — a interpellé le directeur académique, ce jeudi, dans une lettre ouverte, demandant notamment l’embauche de personnels pour pallier les absences et la fermeture des classes dès le premier cas de Covid, comme c’était le cas jusqu’à la fin novembre. Une mesure décriée par la FCPE 93, pour qui tout doit être fait pour préserver au maximum l’école en présentiel.

Un protocole inadapté pour la FCPE 93

« Le problème, c’est que l’Éducation nationale ne fait rien pour rassurer les professeurs, estime Anne Pieter, coprésidente de la FCPE 93. Il n’y a pas de masques FFP2, pas assez de capteurs de CO2. Et pour les familles, c’est aussi n’importe quoi. Le protocole est tout simplement inapplicable. On réclame trois tests aux enfants cas contacts, quel que soit leur âge. Le ministère croit vraiment que les parents vont faire trois tests dans le nez à des petits de maternelle ? Pourquoi ne développe-t-il pas une vraie politique de dépistage par tests salivaires ? Pourquoi ne met-il pas en place des opérations pour inciter à la vaccination des moins de 12 ans ? En plus, il n’y a même pas assez d’autotests en pharmacie pour suivre le protocole. Et quand les parents arrivent à en trouver, ils sont obligés de les payer alors qu’ils sont censés être gratuits sur présentation d’un justificatif. »

Ce mardi, l’association s’est entretenue avec le recteur de l’académie, qui leur a indiqué que 10 % des enseignants étaient absents. « Ça nous paraît peu sachant que jusqu’à 8,5 %, il nous dit que l’académie fonctionne normalement. Cela ne fait que 1,5 % de différence. Il explique pourtant avoir déployé des mesures spéciales. »

L’académie indique en effet mobiliser « 100 nouveaux emplois d’enseignants » dans le second degré et « l’apport de 90 000 heures de surveillance » pour affronter le pic épidémique. « Le rectorat a lancé dès le lundi 3 janvier une campagne de recrutement. L’information est relayée auprès de nos partenaires afin de toucher un public le plus large possible », précise-t-elle.

Ce jeudi soir, elle n’était pas encore en mesure d’indiquer combien de classes et/ou d’établissements sont fermés à cause du Covid-19, ni combien d’élèves sont touchés. Les données seront publiées ce vendredi.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

ÇA PLEURE UN HOMME !

Un homme ne pleure pas, un homme réfléchit, il fait taire son cœur, il est impénétrable.   Voilà ce que disait le vieillard vénérable au c...