La vieille à sa fenêtre observe dans la
rue, les allées et venues, les mouvements et les gestes. Elle ne quitte jamais
son sombre appartement, la rue et ses tourments. C’est sa vie résumée. C’est
tout ce qui lui reste, les tourments et les gestes des inconnus guettés. La
vieille à sa fenêtre, quelque fois me regarde. Quelquefois par mégarde elle me
prend pour un autre. Ou pour le médecin, Ou son fils ou son frère, n’importe
qui sur terre qui lui voudrait du bien. C’est le sort du silence, où elle est condamnée.
Le choix de se tromper et de tenter sa chance. La vieille à sa fenêtre, un jour
je lui promets de la prendre pour une autre sans vouloir l’abuser. Je lui dirai
maman et lui prendrai la main, ou lui prendrai le pouls en disant « tu vas bien
». Nous nous regarderons, complices du mensonge, partagerons le songe, sur
terre, d’être aimés.
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