mercredi 10 novembre 2021

La vieille, à sa fenêtre.

 


La vieille à sa fenêtre observe dans la rue, les allées et venues, les mouvements et les gestes. Elle ne quitte jamais son sombre appartement, la rue et ses tourments. C’est sa vie résumée. C’est tout ce qui lui reste, les tourments et les gestes des inconnus guettés. La vieille à sa fenêtre, quelque fois me regarde. Quelquefois par mégarde elle me prend pour un autre. Ou pour le médecin, Ou son fils ou son frère, n’importe qui sur terre qui lui voudrait du bien. C’est le sort du silence, où elle est condamnée. Le choix de se tromper et de tenter sa chance. La vieille à sa fenêtre, un jour je lui promets de la prendre pour une autre sans vouloir l’abuser. Je lui dirai maman et lui prendrai la main, ou lui prendrai le pouls en disant « tu vas bien ». Nous nous regarderons, complices du mensonge, partagerons le songe, sur terre, d’être aimés.

 

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