Cinq ans après
son apparition en Chine, le virus à l’origine du Covid a officiellement causé
plus de 7 millions de morts, un bilan probablement sous-estimé, selon
l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette pandémie a provoqué une crise
sanitaire mondiale à laquelle l’humanité n’était pas préparée.
Elle a aussi
creusé partout les inégalités, aggravé les fractures sociales, agissant comme
un catalyseur des crises politiques, favorisant la propagation
d’abracadabrantes théories du complot. Le confinement, les restrictions
sanitaires et l’opacité des marchés conclus avec les laboratoires
pharmaceutiques qui ont amassé, avec les vaccins, de faramineux profits, ont
nourri la méfiance et la défiance envers les institutions, dans un contexte
d’angoisse et d’incertitude.
Les courants
néofascistes s’en sont repus. Leurs discours sensationnalistes et
mensongers sur l’origine du virus et l’efficacité des vaccins ont trouvé sur
les réseaux sociaux une chambre d’écho où l’information scientifique était mise
en doute, voire vilipendée.
Aux États-Unis,
les complotistes qui ont vu dans le Covid une invention de « l’État
profond » pour imposer sa tyrannie ont trouvé à la Maison-Blanche un allié
de poids. En comparant le coronavirus à une « petite grippe »,
Donald Trump a sacrifié des centaines de milliers de vies. Il a légitimé la
rhétorique anti-establishment de mouvements comme QAnon, qui a galvanisé les
assaillants du Capitole, le 6 janvier 2021.
Cette séquence
a fait basculer le monde dans l’ère de la post-vérité, où se brouillent les
frontières entre les faits et les opinions, entre la rationalité scientifique
et les élucubrations des charlatans. L’extrême droite en a tiré de juteux
bénéfices politiques. Cette pandémie a jeté une lumière crue sur la fragilité
du contrat social dans des démocraties libérales en lambeaux ; sa gestion
a accéléré le chavirage autoritaire d’un système capitaliste en crise.
C’est un fait
établi : le chaos climatique prépare l’émergence, demain, de nouveaux
virus. Pour espérer surmonter les pandémies à venir, les peuples n’ont pas
d’autre choix que de barrer la route aux extrêmes droites complotistes,
eugénistes, hostiles à la science.
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