mercredi 5 juin 2024

« Rêveurs », le billet de Maurice Ulrich.



Faire du neuf avec du vieux, c‘est une chose, mais faire du vieux avec du neuf, ça c’est le pactole. L’entreprise italienne Golden Goose – Oie dorée – va rentrer en Bourse, forte de son succès fulgurant des dernières années, avec un chiffre d’affaires multiplié par cinq depuis 2017 et la perspective du milliard d’euros.

Le groupe est désormais présent dans 80 pays où ses sneakers – ce que l’on appelait bêtement des baskets – sont portées et recherchées selon les termes de sa communication très efficace par « une communauté d’un million et demi de personnes », dont Taylor Swift ou Michelle Obama…

Ses membres se reconnaissent entre eux et s’appellent les dreamers, les rêveurs et les rêveuses. Et ça fait rêver, les Golden Goose, fabriquées tout spécialement pour apparaître sales et usées aux prix de 300 à 800 euros. C’est une autre façon de voir ce que Marx appelait le fétichisme de la marchandise : « Les rapports entre les hommes prennent la forme fantastique de rapports entre les choses. » Et il ne connaissait pas les dreamers…

 

 

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