On se doit de le dire clairement. Les absurdes décisions autoritaires concernant les investitures, les dissensions à gauche dans les circonscriptions ne sont pas seulement regrettables, elles sont irresponsables et c’est un euphémisme. Le Nouveau Front populaire n’avait vraiment pas besoin d’offrir ce cadeau à la Macronie, à la droite qui s’en sert pour masquer ses propres déchirements et au Rassemblement national. Comment les électrices et les électeurs qui placent tous leurs espoirs dans ce rassemblement des forces de gauche, celles et ceux qui étaient ce week-end dans la rue, pourraient ne pas être troublés ?
Ce coup de gueule, qu’on nous pardonne ces mots, ne doit pas toutefois nous masquer l’essentiel. Les forces syndicales ou associatives du pays, des sportifs connus, des hommes et des femmes de culture se lèvent face au vent mauvais. Jamais, depuis des décennies, la droite et l’extrême droite, les médias qui leur sont proches n’ont usé d’une telle violence dans leurs propos à l’égard de la gauche, maniant l’outrance, le mensonge, instrumentalisant de manière éhontée, ce n’est qu’un exemple, l’accusation d’antisémitisme dans une inversion sans précédent des valeurs.
Les figures de la Macronie, empêtrées dans le bourbier de la dissolution au
point que des députés sortants renoncent à se représenter, reprennent en chœur
le refrain des « extrêmes ». C’est un paravent. Mettre le RN sur le
même plan que le Nouveau Front populaire, c’est l’absoudre. Le parti de la
xénophobie, de la haine et de la régression sociale ne serait que le pendant
des forces de gauche et de progrès. Le RN peut décidément dire merci à Emmanuel
Macron.
On le sait. Le RN tient la tête dans les sondages. Il n’a pas encore gagné.
Il nous faut à la fois lever son masque de respectabilité, faire la lumière sur
les vérités de son programme et de ses intentions et, en même temps, partager
le plus largement possible les propositions du Nouveau Front populaire. On
parlait, depuis des années, de gauches irréconciliables. Dans ce combat se
retrouvent des forces et des personnalités qui ne partagent pas tout, mais qui
ont comme dans toutes les grandes heures du pays cette conviction : il
faut gagner.
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