Force est de le constater, les enjeux climatiques et environnementaux sont
quasiment absents du débat politique français pour ces élections européennes.
Et, lorsqu’ils sont abordés, c’est le plus souvent pour affubler le mot
écologie d’adjectifs qualificatifs. Pour la droite, l’extrême droite et la
Macronie, l’écologie n’est « raisonnable » qu’à condition de ne
pas nuire au marché et au libre-échange. Parler de normes et de règles et la
voilà qui devient « punitive » voire « totalitaire ». Comme
si l’urgence climatique n’était plus d’actualité.
Pourtant une chose est scientifiquement prouvée : il faut accélérer la
lutte contre le réchauffement climatique. Incendies, sécheresses,
inondations, au-delà de ces catastrophes les impacts du dérèglement dans la vie
quotidienne, de l’invasion du moustique-tigre à l’accélération de l’érosion
côtière, prouvent qu’il faut arrêter de parler au futur des effets du
réchauffement.
On ne peut mener la lutte contre le dérèglement climatique sans poser la
question de ce qu’il faut changer dans les pratiques industrielles, agricoles,
commerciales, énergétiques, sociales. Il faut débattre politiquement sur les
implications et les conséquences de ces changements. Et se confronter sur la
manière d’y faire face collectivement, que ce soit à l’échelle nationale ou à
l’échelle européenne.
Quid du fameux pacte vert européen quand les listes qui ont le vent en
poupe en France et en Europe sont celles qui portent le moins les questions
environnementales et qui les découplent des enjeux sociaux ? Les listes
qui ne voient aucun inconvénient à ce que les compagnies du CAC 40 versent, comme en 2022, près de
quatre fois plus de dividendes à leurs actionnaires que ce qu’elles ont investi
dans la transition écologique.
Ignorer ou minorer les arguments scientifiques en faveur d’intérêts
clientélistes ou de lobbies industriels est criminel et empêche l’élaboration
de toutes solutions à court et long terme. Or des solutions se travaillent et
méritent un vrai débat politique, comme le démontrent les états généraux de
l’industrie et de l’environnement organisés hier par la CGT. Si certains
médias n’en parlent pas c’est peut-être parce qu’ils n’aiment pas ce que pointe
Sophie Binet : « le capital est responsable de la crise
environnementale. Il doit payer. C’est ça la définition d’une transition
juste ».
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