Ce Hollandais était un original, un précurseur. Il
avait des absences mêlées à un délire de persécution provoquée par l’abus
d’absinthe. Précurseur direct des impressionnistes, JONGKIND est un peintre
particulier, une figure d’artiste un peu fruste et même assez sauvage. Il
élargit, pour le porter à une expression plus originale, ce qu’il y avait en
naissance chez son maître Isabey qui le protégea et crut voir en lui son
disciple.
JONGKIND se jette d’abord dans le style attendu
de la peinture hollandaise, celle de Van Der Neer et des patineurs
d’Averkamp, avant d’inaugurer, en un pinceau d’une grande liberté, les
notations rapides du dessin et de l’aquarelle. Il fait des séjours à Honfleur,
avec de fréquentes visites à la ferme de Saint-Siméon, chez lz père Toutain où
se réunissent Boudin, Courbet et Baudelaire. Devançant Utrillo, il peint des paysages
de rues, avec des panneaux de publicité qu’il trace en gros caractères sur les
murs et les devantures des magasins.
JONGKIND a l’art de ne peindre que l’essentiel, de
porter son intérêt sur les principaux points de couleurs et de lumières, avec
un don d’accentuation qui lui est propre, ainsi qu’on le peut voir dans une
« Vue de Paris » avec Notre-Dame dans le lointain (1863).
Son dérangement cérébral s’aggrave au moment où arrive
pour lui le succès. On le transporte à l’asile Saint-Rambert, près de Grenoble,
où il meurt à l’âge de soixante-douze ans.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire