Quatre-vingts ans après l’exécution des 22 FTP-MOI au
Mont-Valérien – sans oublier Olga Bancic, déportée et décapitée en
Allemagne -, Missak Manouchian va entrer au Panthéon accompagné
de sa femme Mélinée. C’est une immense fierté pour l’ensemble du mouvement
communiste que de voir enfin reconnu le rôle qu’a joué notre force dans la
Résistance à l’occupant nazi. Leur entrée au mausolée de la Nation est l’aboutissement d’un long combat pour faire reconnaître et réparer
une meurtrissure, car la République avait jusqu’alors oublié, voire
effacé l’apport des communistes aux côtés des gaullistes et des
personnalités du centre gauche dans la Résistance.
Avec Missak et Mélinée, ce sont donc les 23 du groupe Manouchian, mais
aussi les milliers de militantes et militants communistes anonymes comme
célèbres qui ont donné de leur sang pour libérer la France du joug nazi, comme
celles et ceux engagés à la sortie de la guerre pour faire vivre l’idéal
des Jours heureux, le programme du Conseil national de la
Résistance qui sont honorés.
Cette panthéonisation, c’est aussi reconnaître le parcours
singulier de Missak, Arménien ayant fui le génocide, ouvrier et poète
communiste, qui, avec ses frères et sœurs de combat, est mort pour la
France, car il croyait à une nation politique, à « la Patrie des Droits de
l’Homme », même s’il n’était pas né ici. Pourtant, cette entrée
au Panthéon se déroule dans un contexte particulier, deux mois après le vote
sur la loi immigration et au moment même où l’extrême droite est banalisée,
normalisée dans le débat public.
Au vu de cette antinomie entre le combat des résistants communistes et
la politique menée par le président Macron, nous avons décidé de
proposer à ce dernier de s’expliquer. Il a accepté l’interview. Nous voulions
le mettre face à ses contradictions et le confronter aux ravages que sa
politique fait subir au plus grand nombre, aux travailleurs, travailleuses et
aux immigrés qui fuient la guerre, la misère et l’oppression comme hier
Manouchian.
Notre interview est inédite par les questions sans concession que
nous lui avons posées. Nous l’avons confronté sur la lutte contre l’extrême
droite, la loi immigration, la question sociale et le programme du CNR et même
les enjeux internationaux et la situation en Palestine. Sans surprise, ses
réponses sont celles d’un président qui défend sa politique et son
bilan, auxquels nous restons chaque jour dans nos colonnes, comme il le
reconnaît lui-même, diamétralement opposés.
Le récit qui sera proposé cette semaine est important. Le combat
de Missak et Mélinée et des communistes ne peut être ni détourné, ni amoindri. L’Humanité, quotidien
communiste, a décidé d’y prendre toute sa part, pour faire résonner notre
combat et faire vivre leur héritage.
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