Le cauchemar des inondations se répète dans le Pas-de-Calais.
Sous les pluies diluviennes, près de 200 habitants d’une cinquantaine de
communes ont été contraints mercredi d’évacuer à nouveau leur maison, deux mois
tout juste après les crues déjà historiques qui avaient frappé le département.
Le village d’Arques, lui, se retrouve coupé du monde pour
la troisième fois depuis novembre. Plus d’électricité, plus d’eau potable.
Quant aux sinistrés, menacés de tout perdre jusqu’à leurs logements rongés par
les eaux boueuses, ils n’en peuvent plus de cette succession de drames.
Beaucoup envisagent ouvertement de quitter la région face à des phénomènes d’« exception » qui
deviennent la règle.
Cette détresse doit interpeller tout un chacun. Les conséquences du
changement climatique ne sont pas une vue de l’esprit, mais une réalité bien
concrète en France. L’intensification des pluies, comme de la sécheresse des
sols, va se poursuivre. Et, à l’évidence, les premiers réfugiés climatiques ne
viendront pas de contrées du Pacifique ou de l’Asie. Mais bien des départements
côtiers de l’Hexagone et des plaines alluviales, devenus inhabitables par la
menace permanente de submersion. N’en doutons pas : l’enjeu économique et
social – en termes de bâti, d’agriculture ou encore de transport – va être
colossal pour des régions entières. Et face à cette urgence, les politiques
d’adaptation devraient être une préoccupation majeure. Elles restent
malheureusement, jusqu’ici, d’une légèreté coupable.
Symbole de cette désinvolture ? Le ministère de l’Économie a décidé,
dans le cadre du budget 2024, de
baisser le montant du fonds dédié aux plans de prévention des… risques
d’inondations (PPRI). Incompréhensible, alors même que les PPRI ont permis une
réduction des dommages de 20 % sur la période 1995-2018 pour
les communes concernées. Mi-janvier, le gouvernement présentera un nouveau
plan national d’adaptation au changement climatique. Espérons qu’il saisira
cette occasion pour sortir de son déni environnemental. Et, au-delà des mots,
prendra réellement en main le sort des naufragés du climat.
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