Pour Dominique Faure, la ministre déléguée
chargée des collectivités territoriales, les choses sont simples : il faut une « évolution » de l’indemnité de certains maires
afin de la porter « à la hauteur » de leur « engagement » et de lutter ainsi contre leur « découragement »… Tout le macronisme est là. Penser que le
découragement des maires est lié à une rémunération personnelle insuffisante.
Or s’il y a bien des élus pour qui le mandat est un engagement, ce sont les
maires. L’immense majorité d’entre eux a chevillée au corps la notion de
service aux administrés. Les femmes et les hommes qui accèdent à cette fonction
le font par conviction. Si la revalorisation des indemnités est loin d’être du
luxe pour une bonne partie des maires, ce n’est pas parce que celle-ci ne
serait pas assez élevée que certains ne se représentent pas ou démissionnent.
Quand ils quittent cette fonction, c’est
qu’ils estiment ne pas pouvoir faire ce pour quoi ils se sont engagés. Nous
vivons une sorte d’étatisation des communes et des collectivités en général.
Les communes doivent assumer de plus en plus de fonctions et de dépenses qui
étaient du ressort de l’État auparavant. Et le pouvoir aura beau claironner que
les transferts de compétences sont « compensés à l’euro près », dans les
faits cette compensation évolue rarement au même rythme que les besoins des
communes et que l’inflation. D’autant plus que, si les postes de dépenses
obligatoires sont toujours plus nombreux, les postes recettes se raréfient…
Sauf à augmenter les impôts locaux dans des proportions difficilement
supportables pour les populations.
En fait, les cadeaux de l’État aux plus
riches et aux grosses entreprises en termes de fiscalité, sont, pour une part,
payés par les communes qui assurent les transferts de charges. L’objectif est
de forcer les maires à faire le sale boulot, à devenir des agents des
politiques décidées par le pouvoir. On mesure mieux la détermination de ceux,
aux premiers rangs desquels les communistes, qui choisissent malgré tout de
mettre en œuvre des politiques pour permettre au maximum de leurs administrés
d’avoir accès à des programmes sociaux et culturels. Quoi qu’en pense la
Macronie, les maires ne sont pas à vendre.
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