mercredi 23 août 2023

« Pas à vendre » l’éditorial de Stéphane Sahuc dans l’Humanité.



Pour Dominique Faure, la ministre déléguée chargée des collectivités territoriales, les choses sont simples: il faut une «évolution» de l’indemnité de certains maires afin de la porter «à la hauteur» de leur «engagement» et de lutter ainsi contre leur «découragement»… Tout le macronisme est là. Penser que le découragement des maires est lié à une rémunération personnelle insuffisante. Or s’il y a bien des élus pour qui le mandat est un engagement, ce sont les maires. L’immense majorité d’entre eux a chevillée au corps la notion de service aux administrés. Les femmes et les hommes qui accèdent à cette fonction le font par conviction. Si la revalorisation des indemnités est loin d’être du luxe pour une bonne partie des maires, ce n’est pas parce que celle-ci ne serait pas assez élevée que certains ne se représentent pas ou démissionnent.

Quand ils quittent cette fonction, c’est qu’ils estiment ne pas pouvoir faire ce pour quoi ils se sont engagés. Nous vivons une sorte d’étatisation des communes et des collectivités en général. Les communes doivent assumer de plus en plus de fonctions et de dépenses qui étaient du ressort de l’État auparavant. Et le pouvoir aura beau claironner que les transferts de compétences sont «compensés à leuro près», dans les faits cette compensation évolue rarement au même rythme que les besoins des communes et que l’inflation. D’autant plus que, si les postes de dépenses obligatoires sont toujours plus nombreux, les postes recettes se raréfient… Sauf à augmenter les impôts locaux dans des proportions difficilement supportables pour les populations.

En fait, les cadeaux de l’État aux plus riches et aux grosses entreprises en termes de fiscalité, sont, pour une part, payés par les communes qui assurent les transferts de charges. L’objectif est de forcer les maires à faire le sale boulot, à devenir des agents des politiques décidées par le pouvoir. On mesure mieux la détermination de ceux, aux premiers rangs desquels les communistes, qui choisissent malgré tout de mettre en œuvre des politiques pour permettre au maximum de leurs administrés d’avoir accès à des programmes sociaux et culturels. Quoi qu’en pense la Macronie, les maires ne sont pas à vendre.

 

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