dimanche 5 décembre 2021

Çà court un stylo…



Çà court et, si vous n’y prenez garde, çà s’enfuit. Ne laissez surtout pas la fenêtre ouverte, il saura la trouver et là, vous ne serez plus maître de rien. Un stylo çà peut vous capturer le soleil, un nuage et en couvrir, après vos pages.  Çà peut, sur une fleur se faire papillon et vous rapporter des parfums dont vous n’aviez pas même idée. Un stylo, çà peut rencontrer un oiseau, aigle, colombe, ou de paradis, lui parler, l’apprivoiser en quelques secondes et l’inviter à la maison pour qu’il chante sur la feuille blanche. C’est sans gêne un stylo, çà ne demande même pas la permission d’être libre. Mais un stylo, c’est triste aussi. Surtout le soir quand la nuit se fait déjà noire et qu’une étoile capricieuse ne veut pas, elle, se laisser apprivoiser. Votre cahier se couvre alors de larmes. De larmes de toutes les couleurs pardi, de toutes les formes aussi. Et c’est inconsolable un stylo quand çà rencontre le chagrin. Çà vous prend par la main, çà vous dis « viens, dis-moi les mots que j’aime entendre ». Et là, vous êtes si triste que vous le cajolez, le rassurez, l’aimer jusqu’au bout de vos insomnies. Alors, vous restez là, ne dites rien, le rêve passe. Demain vous aurez sur la main une petite tache bleue, noire ou couleur arc en ciel. Sans doute l’étoile qui a fini par s’apitoyer elle aussi. Non, juste un peu d’encre, comme du sang.

 

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