Les vociférations du criminel en chef de Tel-Aviv contre tout chef d’État
européen se prononçant pour une reconnaissance d’un État palestinien –
conformément au droit international bafoué depuis 80 ans – en disent long sur
l’importance cruciale de la Conférence internationale des Nations unies qui se
tiendra du 17 au 20 juin 2025 à New York.
À Son ordre du jour : l’examen de « l’application des résolutions
de l’Organisation des Nations unies relatives à la question de
Palestine ». Voir ceux qui ont manifesté leur « soutien
inconditionnel » à l’État colonisateur, accusé par la justice
internationale de « présomption de crime de génocide », se faire
traiter de suppôt du Hamas ou « d’ennemi de L’État juif » est plus
que cocasse.
Un acte officiel de reconnaissance de l’État de Palestine est un
engagement de haute portée politique. Un acte de juste solidarité. Un acte de
foi dans le droit international. Un acte à la hauteur des grands principes républicains
de liberté, d’égalité et de fraternité.
Mais soyons lucides, on ne pourra dans le contexte actuel se contenter
d’une simple déclaration de reconnaissance. L’occupation, la
colonisation-annexion, la guerre génocidaire détruisent toute possibilité de
construire l’État de Palestine. Une double action simultanée est
indispensable : la reconnaissance de l’État de Palestine doit
s’accompagner des actions pour faire cesser immédiatement le génocide en cours
à Gaza. Et, toutes les colonies implantées en Cisjordanie ainsi que
Jérusalem-Est doivent être restituées aux Palestiniens. L’accès à l’eau doit
leur être assuré. Les 10 000 prisonniers politiques Palestiniens doivent
être libérés. Les moyens d’action sont connus : suspension tout de
suite des accords d’association et de coopération militaire, arrêt immédiat des
livraisons d’armes à Israël.
Pour cela, la France et les institutions européennes doivent
s’appuyer sur l’avis de la Cour internationale de justice de juillet 2024 qui
déclare illégale la présence israélienne en Cisjordanie et à Gaza, exige le
retrait des colons et des forces militaires, ainsi que des réparations en
faveur des Palestiniens.
Le droit est aujourd’hui l’arme puissante pour déployer sous l’égide de
l’ONU une force internationale de protection du peuple palestinien. Celle-ci
lui permettrait de progresser vers son droit à l’autodétermination, tout en
faisant libérer les otages israéliens. Des conditions seraient ainsi réunies
pour que le peuple palestinien puisse en toute indépendance décider de son
avenir, se donner ses institutions et ses représentants.
Si la volonté politique existe, la France et d’autres pays à travers le
monde pourraient demander à activer en urgence, la résolution 377 dite
« Union pour le maintien de la paix » adoptée en 1950.
Celle-ci a étendu les compétences de l’Assemblée générale au maintien de la
paix et a donc élargi ses prérogatives à l’examen des sujets qui étaient
auparavant réservés au Conseil de sécurité. Ainsi, l’assemblée générale des
Nations Unis pourrait donc, dans les cas de l’Ukraine et du Proche-Orient,
prendre des initiatives de protection des civils, voire déployer des Casques
bleus, pour protéger les citoyens de la bande de Gaza, de Cisjordanie et de
Jérusalem Est.
La reconnaissance d’un État doit s’accompagner de la garantie de sa
viabilité. La base de la discussion peut être les résolutions de l’ONU (n°181
du 29 novembre 1947 et n°1397 de mars 2022) : un État dans les frontières
de 1967, une solution pour les réfugiés, la souveraineté partagée sur
Jérusalem, des garanties de sécurité de part et d’autre.
L’enjeu est capital pour tout démocrate. La Palestine et Gaza ne peuvent
être la répétition d’un avenir chaotique pour le reste du monde. Elles ne
peuvent être le tombeau du droit international et le laisser passer des
nationalismes les plus agressifs, les plus bellicistes, les plus dominateurs.
C’est une part essentielle de notre humanité commune qui se joue à Gaza.
Patrick Le Hyaric
3 juin 2025
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