À Gaza, chaque jour perdu pèse de tout
son poids de vies anéanties. Il n’est plus temps de « durcir le
ton ». La mécanique génocidaire doit être stoppée de toute urgence. Cet « assaut
barbare contre une population civile », selon les mots de l’ancien
ambassadeur d’Israël en France, Elie Barnavi, qui se dit étreint par « l’effroi
et le dégoût », aurait pu être empêché. Il était ouvertement annoncé,
dès le lendemain 7-octobre, par les extrémistes au pouvoir à Tel
Aviv.
Deux jours
après les attaques du Hamas, le ministre de la Défense, Yoav
Gallant, aujourd’hui visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale
internationale, exigeait un « siège complet » pour infliger
une punition collective à ceux qu’il désignait comme des « animaux
humains ». Dans le même mouvement, le président israélien, Isaac
Herzog, récusait « cette rhétorique selon laquelle les civils (…) ne
sont pas impliqués ».
Au même moment,
Giora Eiland, major général de l’armée israélienne à la retraite, ancien chef
du Conseil de sécurité nationale, promettait de « faire de Gaza un lieu
où il sera temporairement ou définitivement impossible de vivre »,
tandis qu’Ariel Kallner, député du Likoud, plaidait pour « une Nakba
qui éclipsera celle de 1948 ». La ministre de l’Information,
Galit Distel Atbaryan, exhortait au même moment l’armée israélienne à se
montrer « vengeresse et cruelle », pour « effacer tout
Gaza de la surface de la Terre ». De tels appels publics à perpétrer des crimes contre l’humanité
sont innombrables. Personne ne pouvait les ignorer.
Pris d’un
tardif sursaut de conscience, Emmanuel Macron affirme aujourd’hui que les
Occidentaux perdront « toute crédibilité » s’ils « laissent
faire Israël ». Mais que valent ces paroles, quand Paris continue de
livrer du matériel militaire à Tel-Aviv ? Des révélations de nos confrères
de Disclose indiquent qu’un cargo israélien devait faire escale
ce jeudi 5 juin à Fos-sur-mer pour y embarquer, en secret, 14 tonnes de
pièces détachées de fabrication française pour fusils-mitrailleurs.
Il s’agirait de la troisième expédition de ce type à destination d’Haïfa,
depuis le début de l’année 2025. Les paroles ici ne valent rien. Seuls comptent
les actes. De telles livraisons relèvent d’une inexcusable complicité :
elles sont autant de feux verts au génocide en cours.
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