C’est la haine
raciste qui a motivé l’assassinat d’Hichem Miraoui. La vie de ce coiffeur
d’origine tunisienne a été fauchée par les balles d’un homme qui a froidement
annoncé puis revendiqué son crime. Sa dernière publication sur Facebook est
horrifiante ; il enjoint aux Français d’« aller les chercher là où
ils sont » : les « islamiques », les « sans-papiers ».
Un appel au meurtre assumé tout comme son souhait d’une victoire électorale du
Rassemblement national dont il avait largement relayé les posts.
Ce passage à
l’acte s’inscrit dans un climat putride et dangereux de surenchères
nationalistes et xénophobes, conséquence d’une banalisation des idées racistes
hier encore circonscrites à l’extrême droite. Le débat public est saturé
d’intolérance et de préjugés odieux. Le rejet de l’autre, la stigmatisation des
étrangers, l’insupportable amalgame, qui tire un trait d’égalité entre Arabe,
musulman et terroriste, sont devenus les normes de la pensée dominante.
La loi Gayssot
est pourtant très claire : le racisme n’est pas une opinion mais un délit
qui doit être poursuivi et condamné. À l’heure où les crimes qui ciblent
les étrangers explosent, c’est une question de salut humain et démocratique. Il
faut mettre un terme à cette escalade mortifère.
Les
responsabilités politiques et médiatiques sont immenses. Les empires
capitalistes ont transformé des médias en porte-voix de la propagande d’extrême
droite qui concourent à l’atmosphère de détestation et de divisions. La mal
nommée droite républicaine n’est pas en reste.
Elle a fait
siennes les pires théories du Rassemblement national et de Reconquête !,
en agitant le danger d’une prétendue « submersion »
migratoire. « Chaque acte raciste est un acte anti-Français, parce que
la France, c’est aussi la République française », a déclaré le
ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Le président de LR s’est pourtant repu
de diatribes essentialistes et islamophobes dont il a fait un fonds de commerce
électoral. Le racisme a tué Hichem Miraoui. Tous les jours, il blesse, il
humilie, il discrimine, là où l’État manque à ses missions et à ses devoirs.
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