mercredi 4 juin 2025

« Derrière le meurtre d'Hichem Miraoui, l'escalade mortifère de la droite et de l'extrême droite », l’éditorial de Cathy Dos Santos dans l’Humanité.



C’est la haine raciste qui a motivé l’assassinat d’Hichem Miraoui. La vie de ce coiffeur d’origine tunisienne a été fauchée par les balles d’un homme qui a froidement annoncé puis revendiqué son crime. Sa dernière publication sur Facebook est horrifiante ; il enjoint aux Français d’« aller les chercher là où ils sont » : les « islamiques », les « sans-papiers ». Un appel au meurtre assumé tout comme son souhait d’une victoire électorale du Rassemblement national dont il avait largement relayé les posts.

Ce passage à l’acte s’inscrit dans un climat putride et dangereux de surenchères nationalistes et xénophobes, conséquence d’une banalisation des idées racistes hier encore circonscrites à l’extrême droite. Le débat public est saturé d’intolérance et de préjugés odieux. Le rejet de l’autre, la stigmatisation des étrangers, l’insupportable amalgame, qui tire un trait d’égalité entre Arabe, musulman et terroriste, sont devenus les normes de la pensée dominante.

La loi Gayssot est pourtant très claire : le racisme n’est pas une opinion mais un délit qui doit être poursuivi et condamné. À l’heure où les crimes qui ciblent les étrangers explosent, c’est une question de salut humain et démocratique. Il faut mettre un terme à cette escalade mortifère.

Les responsabilités politiques et médiatiques sont immenses. Les empires capitalistes ont transformé des médias en porte-voix de la propagande d’extrême droite qui concourent à l’atmosphère de détestation et de divisions. La mal nommée droite républicaine n’est pas en reste.

Elle a fait siennes les pires théories du Rassemblement national et de Reconquête !, en agitant le danger d’une prétendue « submersion » migratoire. « Chaque acte raciste est un acte anti-Français, parce que la France, c’est aussi la République française », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Le président de LR s’est pourtant repu de diatribes essentialistes et islamophobes dont il a fait un fonds de commerce électoral. Le racisme a tué Hichem Miraoui. Tous les jours, il blesse, il humilie, il discrimine, là où l’État manque à ses missions et à ses devoirs.

 

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