lundi 23 juin 2025

« Photos », le billet de Maurice Ulrich.



Il n’est pas facile d’écrire quand nous partageons un deuil et que l’actualité ne désarme pas. Magali était une collègue et une amie. Familière du festival de photographie d’Arles, elle l’était tout autant des grands qu’elle avait côtoyés, Doisneau, Cartier-Bresson, Willy Ronis… Elle était aussi très attentive au photojournalisme témoignant de la faim, des exils, des guerres, de l’exploitation du travail et du sexe, des enfants… La photo pour elle était un engagement, comme son choix de l’Humanité. Israël ne veut pas que soient diffusées des photos d’enfants de Gaza. Des enfants tués, blessés, tenaillés par la faim, qui ont désappris à rire. Les enfants d’Iran découvrent les routes de l’exode, le fracas des bombes. Magali, née dans les années d’après-guerre, avait à peu de chose près le même âge que cet enfant photographié par Doisneau sur son banc d’écolier, levant le nez et les yeux vers le ciel pour chercher les oiseaux, pas les bombardiers, que cet autre avec sa baguette de pain qui ne sera pas déchiqueté par une bombe…

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Je garderai de vous, compagnons de misère, au blanc de mes jardins la noirceur de vos pas, des rides de douleur sur une eau qui fut claire...