Convier toute une partie de l’extrême droite européenne à une conférence contre l’antisémitisme, en Israël, tenait déjà de l’insulte à l’histoire. Écarter l’Humanité des accréditations officielles est un coup supplémentaire porté à la mémoire de celles et ceux qui, souvent au péril de leur vie, ont combattu le nazisme et le fascisme.
Grand reporter
au service politique de l’Humanité, Emilio Meslet s’est vu, à quelques
jours de l’ouverture de la conférence internationale de Jérusalem contre
l’antisémitisme, retirer l’accréditation presse pour
cet événement, qui pourtant, lui avait été accordée. « Nous
vous informons que votre accréditation a été annulée. Vous n’êtes plus autorisé
à participer à la conférence de lutte contre l’antisémitisme », lui a
indiqué, au dernier moment, le ministère israélien des Affaires de la diaspora
et de la lutte contre l’antisémitisme.
Organisée les
26 et 27 mars par le gouvernement israélien, cette conférence a pour
vocation de réunir dirigeants politiques, organisations internationales et
personnalités de la société civile mobilisés dans la lutte contre
l’antisémitisme. Pour la première fois, Jordan Bardella, président du
Rassemblement national, et Marion Maréchal-Le Pen, députée européenne,
sont invités à y participer.
Soucieux de
renforcer ses liens avec les nationalistes et les réactionnaires de tous
horizons, Benyamin Netanyahou a franchi le Rubicon. Désormais, les héritiers de
la collaboration, issus des rangs d’un parti fondé par des anciens nazis, ont
droit aux honneurs de Tel-Aviv dans une inversion terrifiante des valeurs.
À notre
connaissance, cette procédure d’exclusion orchestrée par les autorités
israéliennes ne concerne que l’Humanité, journal de la lutte
antifasciste, engagé depuis toujours contre l’antisémitisme et dont quinze
journalistes et travailleurs sont morts dans la Résistance ou fusillés par les
nazis. Parmi eux, Lucien Sampaix, secrétaire général du journal, et Gabriel
Péri, chef du service international. Le gouvernement israélien a multiplié, ces
derniers mois, les attaques contre la liberté d’informer. L’entrave faite ici à
l’Humanité en est une de plus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire